Congrès des maires ruraux : les communes actrices de la transition écologique

En préambule au congrès national de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), qui a lieu cette fin de semaine en Côte-d’Or, une session territorialisée du Grand Atelier pour la transition écologique s’est tenue à Saint-Julien. Au programme, trois tables rondes animées par le journaliste Denis Cheissoux sur l’énergie, l’eau et l’alimentation, riches d’enseignements pour les élus locaux présents.

« La situation de notre pays fait que l’action de maires ruraux doit être partagée, diffusée, promue. En bonne intelligence avec l’AMRF et ses dirigeants, nous avons voulu construire un congrès riche de rencontres avec des maires qui font et des opérateurs qui les accompagnent pour relever le défi de la vie rurale. Nous parlerons de la transition écologique et des biens communs comme l’eau. Nous débattrons de cette nécessité de valoriser et de revoir nos modes d’administration des communes, en lien avec nos collègues élus des conseils départementaux et régionaux. Saint Julien et Arceau vont vibrer trois jours durant (ndlr, du vendredi au dimanche, voir le programme ici) pour témoigner de la vigueur d’un réseau en pleine croissance », annonce Bruno Bethenod, président de l’AMR 21 et maire d’Arceau, une des deux communes du nord-est dijonnais qui vont accueillir ce week-end des centaines de « petits » maires venus de toute la France.

Grand Atelier pour « petits » maires

Jeudi après-midi, la salle polyvalente de Saint-Julien ouvrait les débats à l’occasion d’une séquence ouverte du Grand Atelier des maires ruraux pour la transition écologique, centrée sur l’exemple de la Côte-d’Or, département pilote de ce vaste exercice collaboratif porté par l’AMRF.

Persuadé que les territoires ruraux sont des acteurs clés de l’écologie, l’association a confié à Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves (Isère) et vice-présidente de l’AMRF, l’organisation d’échanges pour répondre aux besoins exprimés par les élus en milieu rural. Pour représenter toutes les ruralités et avoir une certaine légitimité démocratique, le Grand Atelier s’est inspiré des méthodes de la Convention citoyenne pour le climat.

Ainsi, plus de 100 maires et adjoints venant de 57 départements métropolitains ont été sélectionnés pour se réunir régulièrement autour des grandes questions environnementales. Piloté par un comité rassemblant les membres pionniers de la commission « Transition écologique » mise en place en 2021, dont Michel Maya, le maire de Tramayes, une commune rurale saône-et-loirienne exemplaire en la matière, le Grand Atelier s’est tenu sur quatre week-ends, avec des sessions à Paris et des webinaires complémentaires. Les élus ont pu y travailler autour des thématiques de la sobriété, des énergies renouvelables, des biens communs ou encore des moyens d’action à mettre à la disposition des communes.

Lever la tête du guidon

« Il paraissait important de proposer aux élus ruraux de s’émanciper de leur rôle de gestionnaire, de lever la tête du guidon, et de leur donner l’opportunité de prendre de la hauteur », estime Fanny Lacroix, estimant que « les communes rurales offrent un espace propice à la mise en action sous toutes les formes d’engagement, au pas de côté, à l’innovation ».   

Alors que nos campagnes concentrent désormais l’essentiel de la production d’énergies renouvelables, qu’elles soient issues de la méthanisation, de l’éolien ou du photovoltaïque, l’enjeu est de taille et les maires ruraux se doivent d’être à la hauteur. Dans ce contexte, le Grand Atelier de l’AMRF prouve que l’écologie n’est plus l’apanage d’une poignée d’urbains. Et que nos villages constituent un trésor, pas seulement pour la ruralité mais pour la nation entière.

Lire le numéro spécial de DBM édité à l’occasion du congrès national des Maires ruraux :