La Percée du vin jaune aura lieu les 3 et 4 février, à Arbois (Jura). À cette occasion, voici dix choses à savoir sur ce vin emblématique du Jura (épisode 2).
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6. Le vin jaune a ses capitales
Si le terme « vin jaune » apparait dans les écrits au début des années 1800, on parlait plutôt de vin de garde ou vin vieux auparavant, notamment dès le XIVe siècle sur les coteaux de Château-Chalon. Fief historique du vin jaune, Château-Chalon (en photo ci-dessous) forme avec Arbois, L’Étoile et Côtes-du-Jura les quatre appellations autorisées à en produire.
7. Percer est une fête
Dans le Jura, « percer » est une fête. La fête de la Percée se tient dans l’une des dix communes productrices de l’aire d’appellation, chaque premier week-end de février depuis 1997. Une grande fête populaire en son honneur, avec dégustations et célébrations en tout genre au programme. Environ 30 000 personnes ont participé à la dernière édition à Voiteur.
8. Accords majeurs
On dit parfois qu’il est un vin de méditation. Le vin jaune ne se laisse pas facilement dompter mais peut devenir un régal de l’apéritif au fromage, quand il est idéalement accompagné. Foie gras, morilles, volaille et fromages (comté bien évidemment) sont ses alliés naturels. On peut aussi le déguster en prenant compte des années de vieillissement, comme le fait le sommelier jurassien Christophe Menozzi (à lire bientôt sur DijonBeaune.fr).
9. 1774, la grande année
Il est entré dans la cour des crus légendaires, au même titre que les Romanée-Conti. En 2018, un flacon de vin jaune millésime 1774 fut acheté 103 700 euros aux enchères par un Canadien. Un vigneron d’Arbois aurait signé ce millésime des Lumières, certainement l’une des plus anciennes bouteilles conservées au monde. Encore assez loin de la Romanée-Conti 1945 et son record du monde fixé à 558 000 dollars, mais tout de même ! Chaque année, la Percée du vin jaune accueille une vente aux enchères sur des millésimes tout aussi exceptionnels, le prix des flacons pouvant voler très haut sous le marteau. Le vin jaune est un or qui se mérite.
10. Le vin jaune, un vin de légendes
Les légendes autour du vin jaune sont tenaces. Napoléon, buvant du Johannisberg chez le prince autrichien de Metternich, déclarait qu’il lui servait « le premier vin du monde ». Son hôte rétorqua avec superbe que ce premier vin se récoltait en réalité « dans un petit canton de votre empire, à Château-Chalon ».
Château Pécauld : le fief des vins du Jura est à Arbois
Datant du XIIIe siècle, ce drôle de château est l’un des derniers vestiges des fortifications d’Arbois. Propriété de la famille Pécauld de la fin du XVIe siècle jusqu’à la Révolution, presbytère détenu par la ville au XIXe siècle, école de garçons jusqu’en 1954, annexe du collège puis du lycée professionnel, l’édifice tomba dans l’oubli jusqu’au début des années 90 et une restauration salvatrice pour y installer le très enrichissant musée de la Vigne et du Vin du Jura (6 000 visiteurs par an) ainsi qu’une vigne pédagogique contenant les cinq cépages régionaux (savagnin, ploussard, trousseau, chardonnay, pinot noir). Le Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ) y a également son siège. Le château pourrait être l’un des trois sites structurants d’une Cité des vins jurassienne, avec la Maison de la Haute Seille à Château-Chalon et la Caborde à Orbagna. Affaire à suivre !
👉 Percée du vin jaune : les 3 et 4 février à Arbois. Programme complet sur leur site web.