Vendredi 22 mars, la l03e édition du concours porté par la confrérie des Chevaliers du Tastevin a distingué 229 flacons parmi les 689 présentés. Soit 33% d’excellents remèdes 100% bourguignons. En bon prescripteur, le chef sommelier du groupe Bernard Loiseau a apprécié.
Par Alexis Cappellaro
C’est sous la présidence charismatique d’Eric Goettelmann que le concours a livré son verdict, entre les pierres ensoleillées du château du Clos de Vougeot. Le chef sommelier exécutif du navire Loiseau a posé son jugement de Meilleur Ouvrier de France 2018 accompagné de quelque 300 jurés-dégustateurs.
Le résultat, disponible en intégralité sur le site du Tastevinage, est dans une moyenne habituelle : un tiers d’élus. Sur 689 flacons dégustés à l’aveugle, 229 ont ainsi retenu les faveurs d’un jury qui connait son sujet sur le bout des lèvres (vignerons, courtiers, restaurateurs, sommeliers, journalistes…).
René Engel en 66
L’acte est solennel, il n’a pas grand-chose de la ferveur désinhibée d’un chapitre vougeotin. Cela va de soi, car la mission est d’abord hautement symbolique : ce concours organisé pour la première fois en 1950 engage la plus importante et la plus prestigieuse confrérie bachique avec plus de 12000 chevaliers à travers le monde. La vidéo d’archives diffusée le jour J, juste avant de dire « 33 », constituait une passionnante piqûre de rappel. Un reportage TV de la séance du 26 mars 1966, porté par la voix-off du camerlingue René Engel, faisait état de 166 vins sélectionnés sur 251 ! Autres critères, autre époque ; les « R » roulaient beaucoup et l’on crachait peu.
Pour la médecine !
Le Tastevinage est aussi pragmatique : en identifiant des flacons fidèles à leurs lieux de naissance, qui sortent du rang « par leur honnêteté, leur caractère et leur indiscutable qualité », il honore leurs producteurs et excite la curiosité du consommateur. L’étiquette Tastevinage est en ce sens une garantie supplémentaire, tout comme le titre de Major, qui distingue les coups de cœurs de l’année et accouche d’une agréable soirée de présentation officielle, comme ce fut le cas le 15 novembre pour les 101e et 102e. On veut bien croire que le chassagne-montrachet 2017 goûté le 22 mars à la table de l’auteur de ces lignes y figurera. Comme d’autres nectars bourguignons que l’on serait heureux de déposer sur une table amie. Pour la science et la médecine !