Énorme ! Le corton grand cru de la pièce de charité s’est envolé, ce dimanche 20 novembre, à 810 000 euros, effaçant le record du millésime précédent. Ce score historique est l’œuvre des négociants de Bourgogne, unis pour le meilleur, et des parrains Flavie Flament et Benoit Magimel, qui ont donné tout leur cœur.
« Il s’agit d’un aloxe-corton… un corton premier cru… ah ! Un corton grand cru ! » Alors qu’elle délivrait jusqu’ici une partition irréprochable, Flavie Flament s’est un peu pris les pieds dans le tapis en présentant la pièce de charité, sous les remontrances bienveillantes de l’assistance. Pas grave, la sincérité de son approche et son sens de l’improvisation ont vite rattrapé le coup.
L’animatrice en aurait presque volé la vedette à Benoit Magimel, en prenant la direction des opérations dès 16h43, heure de la première enchère à 100 000 euros. « Toucher à un enfant, c’est abîmer le monde de demain. C’est votre cœur qui va parler ! », exhortait la marraine, qui a bossé son sujet jusqu’à apprendre tous les noms qui comptent (sans en écorcher un cette fois) en les apostrophant directement : Alberic Bichot « et sa cravate rose », Gilles de Larouzière « qui va penser que j’en fais une obsession« , Erwan Faiveley « et ses chaussettes oranges »…
« Pio Marmaï il se la pète ! »
Pour la première fois dans l’histoire de la vente, les deux parrains, totalement décomplexés et prêts à tout pour battre les 800 000 euros de l’an passé (« Pio Marmaï il se la pète, il est à Paris…« ), sont même descendus au plus près des acheteurs, dans la halle de Beaune. Il est d’ailleurs plaisant de constater comment deux peoples peuvent « s’affronter » pour la bonne cause par éditions interposées. Ce folklore a porté ses fruits : la barre des 500 000 euros a été dépassée en l’espace de trois minutes… avant d’atteindre la somme impressionnante de 810 000 euros à 16h53.
Cette somme est une œuvre collective, dans un contexte particulièrement émouvant. La disparition de Louis-Fabrice Latour a touché Beaune dans sa chair et son négoce. Ses représentants tenaient à rendre inoubliable cette 162e édition.
Les maisons Louis Latour et Joseph Drouhin ont ainsi mis chacune 350 000 euros au pot, lequel a été complété par plusieurs maisons (Badet Clément, Albert Bichot, Boisset, Bouchard Père & Fils, Champy, Chanson, Joseph Drouhin, Faiveley, Louis Jadot, Olivier Leflaive, Patriarche et Veuve Ambal) à hauteur de 110 000 euros. Tous les autres acheteurs ont eu l’élégance de laisser ce résultat historique au négoce bourguignon, qui a apporté au monde entier un bel exemple d’esprit de famille. Les associations Princesse Margot et Vision du Monde leur disent merci.