La 162e Vente des Hospices de Beaune fera claquer ses premiers coups de marteau ce dimanche 20 novembre à partir de 14h30, sous le signe de la vie pleinement retrouvée tant l’ambiance dans la ville et le millésime 2022 affichent toute leur splendeur. En jeu, 802 pièces de vin pour l’hôpital et la cause des enfants. Avec une question à la clé : record or not record ?
Lors de la traditionnelle conférence de presse précédant la vente sous la halle de Beaune, Ludivine Griveau-Gemma n’y est pas allée par quatre chemins de vigne pour baptiser ce millésime 2022 aux Hospices de Beaune : « Viva la vida ! » Au bout d’une année d’efforts et d’émotions en tout genre – le job n’est jamais de tout repos – la régisseuse du domaine le plus emblématique de Bourgogne constate à quel point « la nature continue de nous émerveiller ». Dix-huit jours de vendanges (les plus longues depuis bien longtemps) et un constat implacable entendu chez tous les professionnels ayant goûté au millésime : « Les volnays goûtent Volnay, les pommards goûtent Pommard, on est bien dans les cortons… » Les 802 pièces de vins sont donc plus que jamais celles de la révélation des terroirs.
L’antenne française de Sotheby’s Wine, qui a mobilisé une soixantaine de personnes sur place, est dans les starting-blocks pour son plus important événement de l’année. Tous les espoirs de records sont permis (14,2 millions en 2018 pour rappel), même si en la matière, même Laurent Delaunay avouait ne plus jouer aux pronostics depuis longtemps tant cette vente des vins évolue en permanence sur le fil de l’inexplicable. « Je pensais que la crise sanitaire allait impacter le résultat de la vente, c’est tout l’inverse qui s’est produit », reconnaissait en substance le président du BIVB.
« On m’a mis la pression ! »
Les associations Princesse Margot et Vision du Monde vont croiser les doigts très fort pour que s’envole la pièce de charité, un corton enfermé dans une pièce-hommage à Louis-Fabrice Latour. La marraine Flavie Flament, plus matinale que Benoit Magimel, a promis de tout faire pour se hisser au niveau de Pio Marmaï, dont l’extraordinaire performance de l’an dernier était encore sur toutes les lèvres ici. « On m’a mis la pression… Ça fait deux jours que je me la pète en disant qu’on va passer le million ! », plaisantait à moitié l’animatrice, particulièrement touchée par la cause des enfants défendue cette année.
Les millions récoltés, ne l’oublions jamais, profiteront aussi directement au financement de l’hôpital, qui s’efforce chaque jour d’assumer sa mission au service des autres et de tirer toutes les leçons de la crise sanitaire. Des travaux aux urgences sont prévus dès janvier. Puis dans un an, le thème de l’hospitalité sera exploré dans les moindre détails, avec une révision complète du parcours de soin et des conditions d’accueil. Aux généreux acheteurs, le directeur François Poher a donc adressé le mot de la fin : « N’oubliez jamais l’enfant que chacun de nous a été. » Et viva la vida.