Les temps changent. Propulsée dans un monde nouveau par des investissements ambitieux (près de 30 millions d’euros au total), l’Ecole des Métiers Dijon Métropole brise le carcan des niveaux. L’enseignement supérieur y est le bienvenu. Avec le savoir-faire et les valeurs de l’apprentissage, il fait même plutôt bon ménage.
C’est un établissement décomplexé qui s’affirme de plus en plus. Il est loin, oublié, le CFA à papa, où prendre l’option d’un CAP n’était même pas une option mais une obligation qui symbolisait l’échec scolaire. À une époque, on appelait ça « les directives ». Ce refrain, on l’entendait il n’y a pas si longtemps encore. Il est passé de mode depuis que des établissements comme feu le CFA La Noue, devenu École des Métiers Dijon Métropole, sont fiers de leurs ambitions, et décident de chanter une autre chanson.
Cette chanson est dans l’air du temps. La crise sanitaire, dans l’esprit de beaucoup de nos concitoyens, a renforcé le désir profond d’un travail qui ne sera non pas le seul moyen de gagner sa vie ou casser la croûte, mais de donner un sens à sa vie. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir de jeunes diplômés (lire notre dernier numéro) prolonger leur cursus général pour foncer dans un métier qui rend hommage à leurs mains et au savoir-faire. Le décloisonnement est à l’image d’une société occidentale en quête de sens et de raison. Le boucher qui sait faire et le fleuriste inspiré ne sont plus cantonnés au bas de l’échelle sociale.
Saveurs numériques
Ce grand mouvement se fera jour, circonstances aidant, en 2021. La modification des systèmes de financement de l’apprentissage, réorientés en direction d’un arbitrage par les filières professionnelles explique en partie cela. Mais il faut aussi prendre en considération la qualité et la performance de l’outil proposé à l’apprenti. En quelques années, l’École des Métiers est passée d’un état de quasi-faillite économique à un plan d’investissement inédit. Cela, grâce à des présidents investis comme Gérard Morice, puis Christophe Le Mesnil, ainsi que l’engagement de la CPME Côte-d’Or qui a su jouer de sa force lobbyiste le moment venu.
Le directeur général de l’établissement, Alain Tomczak, est aux manettes de ce formidable bouleversement. Son premier septennat correspond à 13 millions d’investissements : huit pour un hébergement rénové comprenant 100 chambres individuelles équipées de salle de bain et WC, ainsi qu’une cinquantaine de studettes avec cuisine intégrées. Un peu plus tard, près de cinq millions d’euros pour faire passer le vieux CFA dans l’ère de la dématérialisation et des amphis. Digne de ce que l’on appelle la bouche en cœur « les grandes écoles » ! Mais le meilleur est à venir.
L’École des Métiers a décroché le pompon en réunissant le financement nécessaire à un nouveau plan d’investissement à hauteur de 12,5 millions d’euros. Le pôle de restauration alimentaire sera littéralement transformé : 2 belles cuisines pour le restaurant pédagogique, un équipement vidéo de haut niveau, des salles de masterclass et, c’est une nouveauté qui épouse les aspirations de la métropole dijonnaise avec les promesses de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, une salle de formation dédiée à l’apprentissage de la sommellerie.
Le CFA à papa n’est plus, certes, mais le CFA des années 2020 ne fait pas que s’adapter. Il pratique le « click and collect », anticipe ce monde nouveau de distanciation sociale qui nous est promis. Durant toute cette année 2021, DBM accompagnera de près l’évolution en marche de l’Ecole des Métiers. Cela n’a rien d’un hasard. Sans les valeurs de l’apprentissage, un territoire serait en manque d’artisanat et de savoir-faire. En ce qui concerne la Bourgogne, il n’en est pas question !
Notre feuilleton 2021
Fidèlement, DBM, DijonBeaune.fr et l’Ecole des Métiers Dijon Métropole (notre magazine fut l’accompagnateur du changement de nom de l’école) vont poursuivre ensemble en 2021 un chemin au service de l’apprentissage. Dans nos six parutions de l’année à venir, différents épisodes mettront en perspective l’incroyable richesse et le dynamisme certain d’un univers qui, à sa façon, construit notre avenir économique et social. Dans un spécial formation (février 2021), on vous fera partager par exemple la vie d’un étudiant de l’Ecole des Métiers en studette, on vous fera découvrir ces filières qui ouvrent l’enseignement supérieur à l’apprentissage (optique, CHR, ventes…). Puis on vous parlera de transition énergétique, de révolution numérique du monde de l’auto, de standardisation du « click and collect », des nouveaux savoir-faire émergents… Bref, l’avenir est devant nous. Il est surtout devant l’apprentissage.