Survolté, l’acteur a tout donné sur l’estrade pour faire exploser le record de la pièce des présidents de la 161e vente des vins des Hospices de Beaune. Solidarité Femmes et l’Institut Curie se partageront 800 000 euros.
« On a besoin de vous les cocos ! – 100 000 euros comme mise de départ, mou du cul ! – Allez, c’est pas du Bordeaux ! – Philou au fond, dis-moi un bon chiffre ! – Je rappelle que le prix du microscope, c’est 700 000 balles ! – Il dit quoi l’Italien au téléphone ? – 350 ma petite gueule ! – À 520 000 euros je me brûle le bras ! Je vais faire une syncope… » Jusqu’ici, il était tranquille à siroter son blanc des Hospices depuis l’estrade (était-ce pour se donner du courage ?), suivant avec attention les enchères parties sur un niveau incroyablement élevé. Puis, à l’heure de la vente de la pièce des présidents, Pio Marmaï, en transe pour la bonne cause, a retourné la halle de Beaune.
Personne n’avait vu un président déployer pareille énergie, à part peut-être en 2010 avec Fabrice Luchini chantant du Johnny. « Il faut que Sotheby’s l’embauche ! Luchini était le premier voire le seul à avoir cassé la baraque. Et quand on repense à Carla Bruni, qui avait été nulle…», glisse un fin observateur et habitué de l’événement. « Luchini va m’appeler…», faisait semblant de s’inquiéter après coup le maire de Beaune Alain Suguenot. « Et Dieu créa Marmaï », soufflait de son côté la régisseuse Ludivine Griveau pour remercier l’acteur de Ce qui nous lie.
Aurélie Massou, la commissaire-priseur de Sotheby’s, avait du mal à en placer une. Même Jeanne Balibar, la marraine de la fédération Solidarité Femmes, voyant qu’il faisait le job à merveille, lui a laissé les manettes de bon cœur. Dans son extase, Pio Marmaï eut tout de même l’élégance de penser à sa consœur au moment d’adjuger les 228 litres de Corton Renardes, à la somme folle de 800 000 euros, balayant le record de l’édition précédente (660 000 euros + 120 000 euros de dons).
Le généreux donateur est Œno Group, spécialiste des vins fins basé à Londres. Ses représentants Mattia Tabacco et Olivier Gasselin, tous deux très émus au moment de monter sur l’estrade, avaient préparé leur coup. L’Italien et le Bourguignon d’origine participent à la vente des Hospices de Beaune depuis quatre ans et voulaient entrer dans l’histoire de la 161e édition. C’est drôlement réussi. Solidarité Femmes et l’Institut Curie les remercient.