La Fédération des chasseurs de Côte-d’Or investit la Foire de Dijon avec l’envie de partager sa passion et l’art de la venaison. Rendez-vous le 10 novembre pour une journée spéciale.
Concours, démonstrations : la venaison sera au menu sur la Scène des chefs. © Philippe Maupetit
Le 10 novembre, c’est journée venaison à la Foire de Dijon. Jean Battault, chasseur dans l’âme, a ce rendez-vous dans le viseur depuis longtemps. Le président de Dijon Congrexpo en fait même un geste politique du consommer local : « Mieux vaut manger du cervidé de Francheville que de Varsovie ! », tonne-t-il, face au constat qu’environ 80% de la viande de gibier (de chasse et d’élevage) consommée en France provient des pays de l’est.
« Des élevages qui soulèvent beaucoup d’interrogations sanitaires, rapporte Dominique Rigaud, vice-président de la Fédération des chasseurs de la Côte-d’Or. À ce titre, nous travaillons, avec l’appui de notre fédération nationale, à la mise en place de réseaux de distribution locaux, pour que les Côte-d’Oriens goûtent plus souvent à la viande prélevée sur leur sol. »
Hébergée au sein de la Maison de la Chasse et de la Nature à Norges-la-Ville, un beau bâtiment construit en 2016, la fédération revendique plus de 10 000 chasseurs actifs, faisant de la Côte-d’Or une valeur sûre du top 10 national.
Nouvelles générations
Et, au fait, comment vont nos amis des bois et des champs ? « Les populations se portent bien. Nous avons vécu une très bonne année de reproduction pour le lièvre par exemple. C’est plus compliqué pour les populations de perdreaux, mais c’est un constat national. Les grands cervidés sont en nombre suffisant, malgré une inquiétude pour le chevreuil dans certains endroits. C’est un animal qui a beaucoup souffert de la sécheresse de l’été. » Sans oublier le cas du sanglier et de son agrainage (le fait de le nourrir pour éviter qu’il ne se serve dans les champs), qui fait débat au sein des chasseurs et des agriculteurs.
Outre la régulation des populations, la sécurité est un sujet permanent, pas seulement pour contrer les marées médiatiques après un drame. « La chasse est une des pratiques les plus encadrées et demeure encore mal comprise. Il faut communiquer sur notre passion et son caractère vertueux », positive Dominique Rigaux, qui voit aussi dans le renouvellement générationnel des raisons d’espérer de nouveaux réflexes. « À mon arrivée à la fédération en 2006, on comptait 180 inscriptions au permis de chasser. En 2022, nous sommes à 400. »
La Table de Lucullus en chair et en plumes
La présence des chasseurs à la Foire de Dijon est donc un bon moyen de développer une pédagogie utile et goûteuse. Elle montre à ceux qui en doutent que tous les chasseurs ne sont pas des fous de la gâchette, qu’ils sont avant toute chose animés par « une véritable tradition familiale et un rapport sincère à la nature ». Le 10 novembre, la Table de Lucullus, qui signe son grand retour en chair et en plumes, sera ainsi décorée dans les règles de l’art.
« La chasse véhicule des recettes de famille et le geste du charcutier. Un jeune sanglier se cuisinera en rôti, c’est un réflexe. et osez un bourguignon avec du sanglier ! », recommande le vice-président des chasseurs, qui attend avec impatience le concours amateur de terrines. Le grand public, lui, apprendra les fondamentaux de la venaison grâce aux bons conseils de l’Amicale des Cuisiniers de Côte-d’Or. « À l’approche des fêtes, il est toujours agréable de constater qu’une biche bien honorée dans l’assiette séduit encore ! »
Chiffres-clés de la chasse en Côte-d’Or
– Une fédération, fondée en mai 1911, qui regroupe 12 000 adhérents : près de 1400 sociétés de chasse et 10 500 chasseurs individuels.
– 450 personnes formées chaque année, dont 250 nouveaux chasseurs.
– 8 721 km² (quatrième département de France) pour 453 946 ha de surface agricole utilisée (51,6% du département).
– 332 000 ha de surfaces boisées (37% du département) dont 49 % de forêt publique.
– 623 000 ha en plans de chasse grands gibiers = 78% des espaces naturels de Côte-d’Or.
Source : FDC21