Dans le nouveau numéro de Bourgogne Magazine, diffusé ce jeudi dans les kiosques, le maire UMP de Dole s’exprime sur le rapprochement entre la Bourgogne et la Franche-Comté. Jean-Marie Sermier n’est pas « fan » de la réforme territoriale mais il sait que Dole a un rôle de premier plan à jouer dans cette affaire. Extraits d’un entretien riche d’enseignements.
Interview : Dominique Bruillot – Photo : Jean-Luc Petit
Dole, il faut en convenir, est plutôt riche de son histoire…
Ancienne capitale de la Franche-Comté, Dole possède un énorme patrimoine architectural, le deuxième secteur sauvegardé de France derrière le Marais, étalé sur 170 hectares. Beaucoup de ce patrimoine appartient à la commune et se trouve dans un état très moyen. Une étude est en cours, pour savoir ce que l’on a et ce que cela vaut, ce que l’on peut en faire, quitte à en céder une partie au privé.
Quand vous étiez candidat à la mairie, en 2012, le rapprochement entre Bourgogne et Franche-Comté était-il à l’ordre du jour?
Non. On était sur un texte de loi que j’avais voté avec conviction, celui du conseiller territorial, dans une autre logique, avec une fusion à terme du département et de la région vers 2020, en vue d’une collectivité unique. Ce qui ne se fera pas finalement.
Deux ans après, vous connaissez mieux la ville. Ce virage dans la réforme territoriale devrait malgré tout arranger le destin de l’ancienne capitale de Franche-Comté, non ?
De mon point de vue de député, la nouvelle loi est a minima. Elle ne répondra pas à l’attente des Français et n’économisera rien. Elle n’apportera pas de capacités plus importantes aux territoires. Je ne l’ai donc pas votée à cause de son impact au niveau national. Mais je n’ai pas voté contre, car cette loi a une carte qui me va bien en ce qui concerne Dole.
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Dans le cadre du rapprochement annoncé entre Bourgogne et Franche-Comté, pouvez-vous prétendre à un rôle d’arbitre ?
On peut tirer quelques intérêts de cette évolution en travaillant avec Dijon et Besançon. Mais on l’aurait fait sans cela. Aujourd’hui, très clairement, à défaut d’être l’arbitre, on entend bien proposer les services de Dole dans une redéfinition de la carte de beaucoup de structures.
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Faire des économies, c’est le but après tout?
Je ne suis pas sûr qu’entre l’Auvergne et Rhône-Alpes ils en soient là. Alors que pour nous, la maturation est plus rapide, nous sommes capables d’accueillir dans notre patrimoine qui est sous-utilisé, là des bureaux, ici des rencontres ou des réunions, un nouveau siège social, etc. L’A36 et l’A39 nous desservent parfaitement bien, nous avons cinq allers-retours directs en TGV depuis Dole et la navette de l’aéroport fonctionne.
Justement, vous êtes plus que jamais un supporter de l’aéroport de Tavaux?
Quand Gérard Bailly présidait le conseil général du Jura, j’étais à la vice-présidence. A cette époque, il avait relevé les gants, entre Noël et le jour de l’an, afin de reprendre le destin de l’aéroport, car la région de Franche-Comté n’en voulait pas. Aujourd’hui, il n’y a plus de débat politique puisque le président Perny, qui n’est pas le plus fidèle de mes soutiens, a repris ce projet de l’aéroport et l’a développé de fort belle manière. Je lui reconnais cette qualité là. Plus de 100 000 visiteurs en témoignent.
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Utiliser l’argument du statut d’ancienne capitale régionale est un gros avantage dans le débat actuel?
Derrière cet argument, on peut affirmer avoir du patrimoine. La capitale sera fixée par décret du ministre. Mais s’il y avait un souci pour désigner cette capitale, Dole pourrait alors proposer ses services. Mais au-delà du clin d’œil, ce qui est important pour nous c’est d’être situé dans les banlieues de Dijon et Besançon.
On sent le monde politique empêtré dans cette histoire.
Je comprends les Bisontins qui seraient marris d’aller à Dijon ainsi que l’inverse. Si ça peut les aider tous, on veut bien se proposer. Après tout, nous demeurons à moins de 25 minutes du centre de chacune de ces villes.
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Interview complète à lire dans Bourgogne Magazine, en vente dans tous les kiosques. 100 pages, 6 euros.