La Cour des comptes ne ménage pas ses mots pour décrire le gâchis et demande l’arrêt des subventions attribuées à l’aéroport de Dole. La fin d’une vision optimiste des transports aériens en Bourgogne et Franche-Comté.
Il y a seulement quelques jours, la population beaunoise se mobilisait pour sauver son TGV. Maintenant, ce sont les magistrats de la rue Cambon qui s’attaquent directement à la partie aérienne de la région. Les aéroports de Dole et de Dijon sont présentés par eux comme des « exemples d’investissements publics locaux mal planifiés ».
Manque de concertation entre les acteurs politiques, aides publiques trop importantes, potentiel de passagers trop faible: tout y passe! Pour, au final, une conclusion que les décideurs locaux apprécieront: la pertinence même d’un aéroport unique interrégional n’apparaît pas évidente au regard de la faiblesse du bassin de chalandise et de la proximité de grands aéroports internationaux comme Lyon, Mulhouse ou Paris.
Les magistrats demandent purement et simplement l’arrêt des subventions à Dole, celles de Dijon n’ayant plus voie au chapitre depuis septembre 2014, et la transformation des sites en plateformes d’affaires. D’après ces conclusions lapidaires, 32 millions d’euros d’aides publiques ont déjà été versés pour soutenir le développement sous perfusion des deux aéroports. Un chiffre jugé bien trop élevé au regard du trafic existant.
Le rapport conclut par une proposition: améliorer la desserte des grands aéroports voisins plutôt que de faire de Dole un nouvel aéroport interrégional. A l’heure de la fusion entre Bourgogne et Franche-Comté, le coup est radical et pose d’une certaine façon la problématique des TGV (il faut deux heures pour relier actuellement Dijon à Saint-Exupéry,) qui font eux-mêmes l’objet de sérieux coups de vis, comme en attestent les menaces qui pèsent sur les gares de Beaune et Chalon-sur-Saône.
De quoi alimenter les débats dans cette année charnière qui devrait consacrer la fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté