Le festival du film policier de Beaune poursuit ses voyages dans l’univers du polar. En choisissant de poser un regard sur Séoul cette année, c’est un cinéma extrême et sans concession qui sera mis en avant du 25 au 29 mars.
The Chaser (2008) du réalisateur Na Hong-jin, thriller inspiré par un tueur en série local : un duel urbain sanglant comme le cinéma sud-coréen sait si bien le faire.
Entre urgence et brutalité, libéré après avoir été muselé jusqu’au début des années quatre-vingt dix, le cinéma coréen est un genre sans concession, un peu à l’image du « cultissime » personnage d’Old Boy de Park Chan-Wook (2003). Après Paris, New York, Hongkong, Londres, Naples et Mexico, le Festival international du film policier de Beaune (du 25 au 29 mars) poursuit son parcours découverte à la rencontre des tueurs et des flics du monde entier.
Le choix de « Seoul polar » cette année est plutôt bien ciblé. S’abritant derrière les excès et la violence qu’il déploie, ce cinéma-là est en réalité une quête de l’identité perdue. Dans l’obscurité des ruelles de Séoul on se bat pour l’argent mais aussi pour l’honneur et la mémoire façon asiatique.
La sauvagerie n’est donc que le masque d’un mal profond et en même temps d’une révélation à la lumière. Derrière chaque scène de crime il y a un enjeu, une ambiguïté dont ce territoire a le secret. Ne jamais oublier en effet que dans les rangs de la police coréenne, on retrouve les anciens bourreaux de la dictature !
Les commissariats crades de Séoul sont le fumier généreux dans lequel poussent les scénarios les plus improbables. Le grand bazar de la ville n’est d’ailleurs pas sans rappeler, au bout du bout, le délire latin du cinéma italien des années soixnte-dix. La Séoul attitude demande du rythme.