1 459 personnes, des Dijonnais de l’agglomération pour la plupart, répondent à cette question directe : avez-vous le sens de la terre? Un sondage parfois déroutant orchestré par Dijon-Beaune Mag et BPEst qui démontre bien tout l’intérêt que suscite déjà la future Ferme de JAnne*, qui fera le pari, début juin, de rapprocher la ville de la campagne.
Pan sur la croupe ! Alors que tous nos présidents de la République se font fort, à chaque Salon de l’Agriculture à Paris, de céder à ce rite sacré aux yeux du monde paysan, près d’un Dijonnais sur deux n’a jamais posé sa main sur le postérieur d’un bovidé. Ça n’est pourtant pas bien difficile de sortir de la ville pour se rendre, de temps à autre, à une fête agricole, la Côte-d’Or en accueille par centaines !
Pas assez courts les circuits. Là encore, on constate le grand écart qui existe entre le monde rural et la ville aujourd’hui. Certes, dans leur immense majorité, les Dijonnais interrogés ont au moins mis les pieds dans une ferme. Mais pour 41 % d’entre eux, ce qui n’est pas mince, cela s’est limité à quelques visites exceptionnelles. Avec la multiplication des circuits courts, mais aussi de ces exploitations qui s’ouvrent à la vente directe, les choses devraient s’arranger.
L’escargot fantôme. Oh le piège ! Le « grand helix chardonnia » ou escargot des vignes est une invention maison. Elle a trompé son monde, tout comme le poulet de la Saône, dans une moindre mesure pour ce dernier. Le seul animal d’élevage existant est le lapin fauve de Bourgogne qui, élevé en grande partie en Côte-d’Or, a fait un tabac lors du dernier SIA (Salon international de l’agriculture).
Jamais en vain, toujours en lait. Eh bien oui, c’est vrai. En 2013 et 2012, qui sont deux années de faible production pour le vin, il a été récolté respectivement 386 307 hectolitres et 291 000 hectolitres dans nos vignes côte-d’oriennes (source BIVB). En 2013 toujours, d’après la Chambre d’agriculture du département, les 14 687 vaches recensées (mais qui ne votent pas, que nos élus se rassurent !) ont produit 939 280 hectolitres avec leurs petites mamelles. Morale de l’histoire : ça n’est pas parce qu’on fait plus de bruit qu’on est plus fort !
La France, pays des tracteurs. Un peu plus de 65 millions de Français pour près de 320 millions d’Américains. Soit, à peu de choses près, un Français pour cinq Américains. Concernant les tracteurs, ce rapport est plutôt de un pour quatre. Soit 1,2 million de tracteurs chez nous pour cinq millions aux Etat-Unis. La France l’emporte sur le terrain de la motorisation agricole, même si on ne nous dit pas si les engins sont plus petits chez nous que de l’autre côté de l’Atlantique.
La « petite France » sur son 21. C’est une expression souvent reprise par François Sauvadet, le président du département de la Côte-d’Or : avec sa diversité de production, cette étonnante différence entre un fort couloir urbain sur l’axe Dijon-Beaune et des territoires aussi déserts que ceux du Châtillonnais par exemple, le département a tous les ingrédients d’une « petite France agricole ».
Le bon sens paysan. Assurément, dans l’esprit des Dijonnais, les ruraux ne font pas les choses dans le désordre. Avant tout ils ne mettent pas la charrue avant les bœufs, reprenant ainsi une expression qui incarne, pour grand nombre de nos sondés (43 %), le bon sens paysan. Pas très loin derrière arrive une autre vision de la prudence : veiller au grain.
Vive le vrai fromage ! Pas de politiquement correct pour les amateurs de fromages qui sont vraiment très nombreux à Dijon, puisque seuls 4 % de nos sondés s’en passent ! Et, visiblement, aux « trucs » aseptisés et industriels, on préfère et de loin (83 % !) le vrai fromage qui s’affirme, affiné à souhait, sans craindre l’invasion de bactéries que nous promettent inlassablement les hygiénistes de tous bords. Bravo Dijon, bravo les Dijonnais !
Un été généreux. Oui, il est généralement constaté que les poules pondent plus l’été que l’hiver, notamment parce qu’elle pensent vivre plusieurs journées en une à cause de la lumière. Mais il se dit aussi que les vieilles pondeuses sont plus généreuses avec l’âge, ce que visiblement peu d’entre nous savent. Ah, les mystères de la pondaison…
(*1) Sondage réalisé par BP Est / David Lanaud du Gray en exclusivité pour Dijon-Beaune Mag, du 9 au 12 mars 2015, auprès d’un échantillon de 1 459 individus habitant Dijon et son agglomération, représentatif de la population de plus de 18 ans, interrogé en ligne selon la méthode des quotas (âge, sexe, profession du chef de ménage).