Les plantes poussent grâce aux rejets des poissons puis l’eau revient propre dans l’aquarium. C’est le miracle de l’aquaponie proposé sur My Major Company par la jeune dijonnaise Marie Fiers.
Elle est jeune (31 ans), plutôt sportive et conviviale. Rien à voir avec un rat de laboratoire le regard scotché sur son microscope. Pourtant, Marie Fiers a déjà décroché un diplôme d’ingénieur agronome et signé une thèse sur « les défauts des tubercules de pommes de terre ». Un travail pas si négligeable que cela puisque, paraît-il, 20% des consommateurs sont déroutés par les imperfections d’une patate. Ceci expliquant sans doute en grande partie la récente campagne publicitaire en faveur des légumes moches qu’on a pu voir sur nos écrans.
Marie a aussi planché en Belgique sur la communication entre les plantes et les micro-organismes par les odeurs. Ce post-doctorat lui fait découvrir en même temps les enjeux de l’agriculture urbaine. Car aujourd’hui, rappelle la jeune chercheuse, « il faut rapprocher les produits alimentaires des villes ». Du vrai bon sens paysan.
C’est en suivant son compagnon que Marie s’est aussi attachée à Dijon. L’incubateur Prémice l’y a aidé, en favorisant la naissance de son entreprise, Urbanleaf. Une avance remboursable, 15000 euros de subvention puis 45000 euros à nouveau gagnés dans le cadre d’une aide à la création d’entreprises innovantes permettent à Urbanleaf de poser les bases d’un projet qui tient en un mot: l’aquaponie.
L’aquaponie, à quoi bon?
Pour faire court, l’aquaponie est un système qui utilise le poisson comme un engrais naturel pour les plantes, le tout véhiculé en boucle par une eau qui se purifie avant de retourner au poisson. Dans la version kit particulier, cela permet au poisson de vivre sa vie dans son bocal, sans qu’il soit besoin de s’en occuper, alors qu’un peu plus haut une plante pousse gracieusement grâce à ses rejets. C’est écolo, décalé, et permet de replacer le jardinage au cœur de l’appartement. Connecté à un smartphone, on atteint alors le sommet de la domotique verte.
Entre aquariophilie, jardinage et déco, l’aquaponie peut avoir des applications concrètes dans la restauration. Dans une vidéo produite pour My Major Company, on voit ainsi le gérant du Septime à Dijon témoigner des bienfaits de cette discipline prometteuse qui, décidément, profite à tout le monde, gourmet compris. Un élevage de poissons comestibles (carpe et truites par exemple) au Jardin des plantes de Dijon, qui permet de produire des plantes potagères, complète la démonstration.
Alors, pour booster son aventure économique, Marie Fiers discute avec des distributeurs et des fabricants tout en faisant appel au crowdfunding. « De quoi permettre d’aller chercher les premiers utilisateurs et de progresser » précise la jeune patronne d’Urbanleaf qui entrevoit un fort développement dans son marché. Avec 7000 euros levés, un grand pas en avant sera fait, avec 15000 ce sera encore plus spectaculaire, ça va faire des bulles dans le bocal!
http://www.mymajorcompany.com/urbanleaf-votre-jardin-d-interieur
©photos : D.R