Alors que Dijon fait le « doublé Unesco » entre son secteur sauvegardé et sa Cité de la Gastronomie (dont on attend avec impatience la véritable teneur), son ancien adjoint au patrimoine Jean-Pierre Gillot liste les 10 avantages d’une inscription au Patrimoine mondial.
Par Dominique Bruillot -©photos DR
En 2004, il était adjoint au patrimoine auprès de François Rebsamen. Jean-Pierre Gillot était aux prémices d’une aventure qui, tout en reprenant un vieux thème ressassé plus ou moins régulièrement depuis le début des années 90 (on parlait alors de vignobles, pas encore de climats), allait conduire ces derniers jusqu’à leur reconnaissance par l’Unesco. « Maintenant, dit-il, il va falloir désigner un référent: quand l’inscription est constatée, le lieu (ndlr: en l’occurrence le paysage) appartient par définition au reste de l’Humanité. »
Pas faux, même si ce « référent » s’appelle déjà conférence territoriale. Il est cependant peu probable, dans un vœu de clarté, que cette conférence conserve une direction à trois têtes (elle est actuellement co-présidée par les maires de Beaune et Dijon ainsi que le président du BIVB), Aubert de Villaine ayant une grande légitimité pour la conduire dans sa partie exécutive.
Parmi les changements notoires, Dijon décroche le jackpot avec la prise en compte de la centaine d’hectares de son centre historique. Ce qui, conjugué au rôle revendiqué par la ville de la (très attendue) Cité de la Gastronomie en tant que site de promotion du Repas gastronomique des français (lui-même inscrit au Patrimoine mondial), permet de s’appuyer sur une double référence Unesco.
« Il faudra malgré tout gérer cela de façon culturelle et citoyenne, le tourisme étant le prolongement de cette approche, pas l’inverse » prévient avec sagesse Jean-Pierre Gillot.
Puis de nous lister les 10 avantages d’une telle inscription pour l’avenir du territoire
« 1. Un autre regard (plus culturel) de la communauté internationale sur notre territoire.
2. Cette inscription sur la Liste du patrimonial va circuler dans l’ensemble des états de la planète. Elle permet de sortir du local et même du national, nous sommes dans la partie mondiale.
3. Nous n’aurons plus à garder pour nous cette valeur universelle aujourd’hui reconnue. Notre devoir est désormais de la faire partager et la faire connaître à l’ensemble de la planète.
4. Cela obligera à plus de respect pour nos paysages urbains et viticoles, à des méthodes de culture plus respectueuses de l’environnement.
5. C’est la garantie d’une protection renforcée de nos paysages avec leurs « murets », « cabottes », murgers » et lieux historiques.
6. La signalétique sera réglementée, aussi bien pour la publicité que dans les entrées des villes et des villages, le long des routes, etc…
7. L’œnotourisme sera le premier bénéficiaire de cette inscription, avec une forte augmentation des visiteurs.
8. Cela nous entraînera dans la mise en œuvre de l’interprétation des climats et leurs attibuts. A quoi bon se féliciter d’un tel classement si rien n’est fait sur place pour que le visiteur, porteur d’une autre culture, soit à même de comprendre les climats.
9. Cette démarche favorise déjà le décloisonnement entre élus, professionnels et syndicalistes, il aboutit au décloisonnement des disciplines du monde de la vigne en passant par l’histoire des hommes et des différents milieux de vie.
10. Globalement, c’est une nouvelle attractivité pour notre territoire (les lieux inscrits sont attractifs commercialement) et une formidable ouverture touristique sur un réseau « patrimoine mondial » à l’échelle de la future Bourgogne/Franche-Comté. »
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