Qu’en restera-t-il? Que garderons-nous de ce patrimoine du XXème siècle qui a façonné nos vies? Qu’aimerons-nous? Que détesterons-nous? Bourgogne Magazine fait l’état des lieux et donne certains éléments de réponse. Disponible dans les kiosques.
Ce numéro propose un voyage dans l’univers du patrimoine du XXème siècle en Bourgogne. Adieu cathédrales gothiques, églises romanes et vieilles caves voûtées. La Bourgogne captée par les photographes de Bourgogne Magazine est celle que les plus de 20 ans ont vécue comme un environnement naturel, une évolution de leur cadre de vie, avec des projets architecturaux tantôt décriés, tantôt sublimés, les laissant rarement indifférents.
Alors, la question est posée: que restera-t-il de tout cela ? Déjà, certains édifices, comme le lavoir des Chavannes en Saône-et-Loire, qui fait (avec notre accord on vous rassure) la « une » de ce numéro, risque de disparaître à tout jamais, faute de solutions pour le faire revivre. C’est toute la notion de patrimoine qui est en jeu. Ce qui fait un temps la gloire des hommes peut, du jour au lendemain, devenir la honte (ou l’oubli?) d’une époque. A voir ce qui passe dans le monde, avec ces destructions abjectes de notre patrimoine mondial exécutées par Daesh, il convient de se souvenir que toute construction est l’évocation d’un contexte, d’une culture, voire d’une mémoire à jamais inscrite dans l’esprit collectif.
Qu’on aime ou pas, ces bâtiments ont eu pour vocation de rompre avec les habitudes, souvent avec une certaine idée du confort de l’homme. Ils méritent respect. Avec l’aide de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), qui veille sur le Label « Patrimoine du XXe siècle », Bourgogne Magazine propose un regard à la fois distant et chaleureux sur ce patrimoine aussi récent que fascinant. Avec toute notre attention. Qu’allons-nous conserver finalement? Qu’allons-nous éliminer de notre champ de vision? Qu’allons-nous tout simplement détester? Qu’allons-nous magnifier comme une œuvre d’art? Rien ni personne, au-delà des commentaires d’experts qui s’expriment dans nos pages, ne le sait vraiment.
A l’image de François Nedellec, porté par une vie de conservateur en chef, on peut même se demander si l’idéal futur de l’acte commémoratif se résumera à une éolienne plantée sur un rond-point, deux symboles d’un XXème siècle tous azimuts du point de vue architectural. N’ayant pas vraiment d’avis sur la question (on laisse cela aux grands penseurs), on vous donne ici l’occasion d’apprécier ce que l’avenir nous réserve. En se disant parfois que le génie n’est pas toujours reconnu en son temps.