Dehors 2015, bonjour 2016! Dijon-Beaune Mag présente ses vœux à ses lecteurs en s’attardant sur destin fragile de nos facteurs à l’ère de l’internet. A croire que le Père Noël lui-même est virtuel! Un numéro à feuilleter dans l’urgence tant il voyage entre l’esprit de fête qui célèbre la fin d’une année et l’espoir qui accompagne l’arrivée de la suivante.
Edito de la rédaction
Distribué semaine prochain
Qui parmi vous cette année va réellement envoyer autant de cartes de vœux qu’il ne le faisait il y a seulement dix ans en arrière? Posez-vous bien la question et réfléchissez à cette troublante question à travers laquelle on peut avoir le sentiment que le monde virtuel a tué cette élégante distance d’une relation épistolaire.
La Poste la première en fait les frais. Inévitablement. Le témoignage de Michel Brey, patron de la branche courrier au niveau de la Bourgogne, sait bien par exemple que les 2800 facteurs qui évoluent encore sous sa responsabilité, devront accepter une évolution sensible de leur métier pour conserver ce qui, finalement, les caractérise le mieux : l’indispensable lien social avec les populations rurales et urbaines.
Dans ce numéro, nous formulons des vœux plus ou moins fantaisistes, parfois moins que plus. L’art de communiquer a radicalement changé. D’ailleurs, est-il encore un art ? Ça n’est pas une bonne raison pour considérer que tout geste d’un autre temps, une simple lettre ou carte postale par exemple, a perdu tout son sens. L’effort pour rédiger ce message, ce temps que l’on anticipe avant l’envoi, l’attention que portera le destinataire n’ont rien de comparables avec un courriel (et encore, on fait l’effort de ne pas dire «mail») sèchement expédié avec une formule lapidaire du genre: «Plein de bonnes choses pour 2016, à toi et à ceux qui t’entourent ». Foutaise et facilité.
On nous objectera qu’un timbre ça coûte, qu’une enveloppe ça coûte, que l’écriture manuelle ça prend du temps. Pourtant, sommes-nous sûrs que la portée de cette bonne année souhaitée avec réflexion sera la même qu’une mécanique bien gérée de messages tapés sur un clavier? Il y a derrière chaque lettre rédigée avec sa main et couchée sur le papier une force que le monde virtuel ne saura jamais capter. Alors, au risque de passer pour des êtres venus d’une autre planète, nous vous souhaitons, nous aussi, par le biais d’un magazine en papier glacé, une bonne et heure année 2016.
De toute façon, 2016 sera difficilement pire que 2015. Enfin, on l’espère.
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