Beaune, festival du film policier. Léa, de l’italien Marco Tullio Giordana, a ouvert avec une certaine sincérité une compétition cinématographique qui vise haut cette année.
Par Dominique Bruillot
Photos: Christophe Remondière
La première scène rappelle sans excès mais dans la convivialité que les stars se sentent bien au cœur du vognoble bourguignon. Un Serge Moati tout souriant, une Ludivine Sagnier rayonnante, une Sandrine Bonnaire très à son aise un peu plus tard au Bastion des hospices: l’ancrage du monde du cinéma dans la région, ou plus exactement de sa version « polarisée » n’est donc plus à démontrer. C’est le premier enseignement à retirer de cette huitième édition beaunoise du festival du film policier.
Certes, Lionel Chouchan, fondateur et président emblématique du festival n’était pas là pour l’ouverture, retenu par ailleurs. Certes, on aurait aimé voir, dès le premier soir, le génial Brian de Palma, qui a préféré prendre un peu de temps, on le comprend, pour profiter de la ville en attendant ses engagements officiels. Mais on ne peut s’empêcher d’apprécier à quel point Beaune a tout d’une grande quand elle danse avec les stars.
Si le niveau de la compétition persiste, on serait même en droit de se demander en quoi nos vins ont une part de responsabilité dans l’inspiration des cinéastes conviés à cette huitième édition du festival. Il a beau qualifier son film de « petit film », le réalisateur italien Marco Tullio Giordana a placé assez haut la barre de la compétition.
Léa est une œuvre sombre et réaliste qui revient sur le destin tragique d’une mère fuyant, en vain le père de son enfant, un mafieux de petit calibre mental. Ce film vise juste, sans jamais sortir (ce qu’on pourrait lui reprocher un peu) des clous d’une histoire aussi vraie que sordide. Mais ça fait mouche et donne déjà une certaine idée de la place qu’il pourrait occuper dans le vote du jury.
Avant cela, il y a encore deux grosses journées de projections à vivre pour les professionnels du cinéma et les amateurs éclairés, deux journées et soirées à mettre à profit pour pour rencontrer les stars avec lesquelles Beaune, justement, n’a pas fini de danser.