Vestige unique de l’implantation de l’Abbaye de Clairvaux, le cellier éponyme a radicalement changé de fonction à travers les siècles. Ce site qui jadis préservait des cultures issues de la terre est aujourd’hui le lieu de rendez-vous culturels.
Par Eva-Marie Debas
Rubrique « Chouette secret »
En partenariat avec l’Office de tourisme de Dijon
L’Abbaye de Cîteaux est fondée en 1098, isolée au cœur de la campagne, comme l’exigent la règle cistercienne et Robert de Molesme. Pour son lieu de culte autarcique, ce dernier choisit un endroit retiré de tout… qui se révèle impropre à la culture.
Fille de Cîteaux, l’Abbaye de Clairvaux, dans l’Aube, connaît le même problème un siècle plus tard. La menace qui pèse alors sur leurs affaires commerciales et la politique obligent les moines de Cîteaux et de Clairvaux à se trouver pignon sur rue dans la capitale des ducs. C’est ainsi que naît le Petit-Clairvaux, boulevard de la Trémouille. De celui-ci, nous ne connaissons qu’une partie, le dernier vestige de ce lieu politique et religieux important: le Cellier de Clairvaux.
Construit à l’origine pour entreposer les richesses de l’Abbaye de Clairvaux, le Cellier borde nécessairement la muraille de la ville, en cas d’attaque. Son fort potentiel défensif le rapproche des puissants. L’abbaye y entrepose ses récoltes de foin et le produit de ses vignes.
Le haut du cellier fait office de dortoir et de réfectoire lors des réceptions. Résidence urbaine idéale, le Petit-Clairvaux accueille notamment les religieux venus pour le rassemblement annuel des Cisterciens à Cîteaux.
La Révolution passant par là, le Petit Clairvaux sera ensuite propriété du Conseil Général. Classé aux monuments historiques depuis 1915, il deviendra l’un des lieux les plus prisés de Dijon pour l’organisation de réceptions.
©photos : D.R