On va lancer un défi pour rigoler et vous faire saliver un peu : décrire un endroit, une table, un peu les plats, sans dire où cela se passe. À vous de trouver. Premier indice : ici, pas de superflu, on va à…
Par Fidel Gastro
Photos : Alain Rache
C’est une petite table dijonnaise sans prétention qui, à les lire, fait le bonheur des « gastronautes » de Trip Advisor. D’après eux, elle serait différente, intime et conviviale, bonne à croquer. De bonnes raisons pour s’y rendre, avec l’appétit d’un jour ordinaire, toujours grand en ce qui nous concerne.
La rue est banale, pas très loin d’une grande travée connue pour ses embouteillages. L’accueil se montre sincère, sans fioriture, courtois et souriant. Le cadre est simple et sans chichi, moderne sans tomber dans l’excentricité. Un bistrot quoi.
Le menu du jour figure sur l’ardoise accrochée au mur et déclinée en format réduit pour qu’on puisse vous la poser sur la table. Une attention délicate pour les yeux fatigués. S’y affichent au choix des lentilles du Puy à la moutarde et des travers de cochon confit, puis une poire pochée. Une formule à 15 euros, aussi plaisante que rassurante.
La carte des vins est variée et bien choisie. Un fixin de chez Bernard Bouvier fera l’affaire (48 euros quand même), tant ce genre de rouge sera digeste pour couvrir un bon repas du midi. Mais pour une première, autant mettre son nez dans les plats à la carte. À commencer par ces drôles d’escargots poêlés au beurre d’ail, qui ont trouvé refuge auprès d’une courge butternut et se complaisent en compagnie de maïs soufflé. Du pop corn et des cornes au menu.
Alors, on est où ?
Le gastéropode se laisse bien faire dans ces notes sucrées. Il se marie en douceur avec le pinot ensoleillé. Et ça fait grand bien.
Petit bémol concernant le travers de bœuf angus. Ce joli morceau à la cuisson bien maîtrisée se mange comme à la maison, avec gourmandise. Même si (sans doute avions-nous compris… de travers), l’appellation nous laissait supposer une autre apparence.
Petite touche finale de cette étape familiale : des petits cubes de mousse citron vert sur leur lit d’ananas poché donnent bien le change à un craquant sablé breton. La présentation est simple, un peu trop peut-être, mais en bouche tout cela demeure plaisant et s’inscrit dans un moment aussi digeste qu’agréable.
Avant de partir, le jeune chef vient nous saluer et nous parle, en toute humilité de son joli parcours, il est passé par quelques tables étoilées entre la Bourgogne et Monaco. L’été, un petit patio attendra ses futurs convives. On en sera sûrement. L’essentiel – et là on vient de vous donner un sérieux indice – est d’avoir pris plaisir à être là. « Merci pour ce moment », comme dirait l’autre.
Note finale : 125 euros pour deux. Un peu cher, mais mon compagnon de table et moi-même auraient pu être beaucoup plus raisonnables, l’établissement en donne la possibilité.
Alors où suis-je ? A vous de deviner ! Le premier qui trouve aura son petit cadeau…