Tut tut ! Le Dijon-Beaune Mag N°64 démarre sur les chapeaux de roue pour couvrir, entre autres, le salon Auto Moto Retro (31 mars – 2 avril) et mettre à l’honneur ces passionnés de l’auto sur notre région. En voici la primeur, via notre feuilletage en ligne.
Edito du Dijon-Beaune Mag n°64
Par Dominique Bruillot
L’automobile bashing frappe la société contemporaine. Car l’auto est polluante, dangereuse et contraire aux principes d’une société qui cherche à retrouver le chemin de l’environnementalisme. On ne va pas aller contre, ce serait indécent. Même si cette peste pour l’air qu’on respire a fait vivre des millions de personnes et provoque, instinctivement, ce sentiment inavouable qu’on appelle passion. Alors, une fois de plus, la dernière peut-être, pour le plaisir aussi, Dijon-Beaune Mag a « convoqué » quelques concessionnaires complices pour les mettre face à l’ADN des marques qu’ils représentent. Entre nostalgie et souvenirs bouillants d’un vécu passé le pied dans les taules pour certains d’entre eux, ils livrent, avec une sincère émotion, leur ressenti.
Ces témoignages sont la clé d’un amour déclaré à la belle mécanique d’hier, celle qu’on condamne aujourd’hui, qui nous a pourtant servi de vrombissants témoignages du génie humain. Sur les pistes et dans les courbes, de grands pilotes ont poussé, souvent au-delà des limites du raisonnable, cette impardonnable envie d’aller plus vite, toujours plus vite, pour faire la démonstration de ce que l’homme est capable de créer.
« Ces témoignages sont la clé d’un amour déclaré à la belle mécanique d’hier,
celle qu’on condamne aujourd’hui »
Bientôt, l’auto sera silencieuse et inodore. Elle se passera de son pilote. Elle disparaîtra sans doute sous la forme qu’on lui connaît. Il y a dans cette tendance une forme d’auto destruction programmée pour le bien de l’humanité. In excelsis deo. On se demande ce que deviendront alors ces belles limousines aux formes généreuses, ces félines rugissantes et ces machines gonflées à bloc quand l’humanité bien-pensante les aura mises définitivement à la casse, faute de leur laisser une larme de bitume pour s’exprimer. Ce jour sombre n’est pas encore là, mais on sent bien qu’il pourrait arriver.
Auto Moto Rétro et son lot de fous du volant et autres dézingués de la soupape n’auront plus qu’à se retirer du circuit, laissant derrière eux le souvenir imperceptible d’une époque où la liberté avait l’odeur du gazole. A moins de trouver un espace protégé pour cette vilaine auto à papa, un champ réservé pour faire d’elle ce qui lui revient de droit, au nom de tous les passionnés qui en ont fait un objet de culte, le statut de patrimoine. On peut en rêver…
Consultez le nouveau Dijon-Beaune Mag en ligne :
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