Carton confirmé pour le festival de Villars-Fontaine, dont le record d’affluence ne faisait plus de doute. En franchissant la barre symbolique des 10 000 visiteurs, Street Art on the Roc a définitivement fait de la carrière des Hautes-Côtes de Nuits un incubateur culturel à part entière et pérenne.
Par Alexis Cappellaro
Photos : Christophe Remondière, pour Dijon-Beaune Mag
Villars-Fontaine, 150 habitants, capitale du street-art et des esprits libres en Bourgogne. Voilà comment l’on pourrait définir, au moins chaque mois d’août, le village des Hautes-Côtes de Nuits. Street Art on the Roc a attiré près de 11 000 visiteurs sur la semaine, « soit plus du double de l’an passé« , constate la « maman » de l’événement Cécile Lepers-Jobard, heureuse de voir cette adhésion massive après tant d’investissements des bénévoles et des artistes.
D’un paysage carrier immaculé, d’une plaie dans la Côte fermée aux curieux, cette carrière s’est découvert un destin festif. D’aucuns diront contemplatif. Son maire Pierre Lignier a le droit d’en être fier : Villars-Fontaine est devenu un lieu de (re)trouvailles, conçu autour d’une certaine idée de notre rapport à l’art et la nature. Des milliers d’ « épicurieux » en ont fait l’heureuse expérience, qu’ils aient été mélomanes (970 spectateurs au concert symphonique, 800 pour la soirée jazz), emplâtrés, dégustateurs (200 personnes pour la dégustation géosensorielle) ou un peu tout à la fois.
Villars-Fontaine, mégalopole
Par une photo, un mot, une mine ébahie, tous ont rendu hommage au talent des trois artistes invités. Les 2000 visiteurs présents samedi pour l’inauguration ont ainsi assisté au plus vertigineux des vernissages. Fil conducteur d’une magnifique semaine, le travail d’Hopare, Astro et Pablito Zago méritait bien cette reconnaissance. « Ils ont vraiment été adorables, toujours de bonne humeur et très disponibles« , répétait encore Cécile Lepers-Jobard. Chacun dans leur style, les trois Français ont pris le temps d’expliquer, de (se) raconter. Transformé, le paysage carrier suffit à le confirmer : ces trois-là appartiennent au très haut niveau. Paris, Madrid, New-York, Mexico, Villars-Fontaine… Leur liste des mégalopoles « street-artisées » s’agrandit. Cela valait bien un ban bourguignon lors d’un repas champêtre sous le soleil dominical. Ainsi va la vie, surtout par ici : tout finit par un banquet.