Saint-Aubin accueillera la Saint-Vincent les 25 et 26 janvier 2014. En amont de cet événement qui rassemblera quelques dizaines de milliers de personnes, Jacky Rigaux rappelle que cette appellation naît dans l’un des plus beaux paysages viticoles du monde.
Ici, à Saint-Aubin, la nature reste d’une magnifique présence, avec la conservation jalouse d’une grande bio-diversité. La vigne s’y développe avec bonheur sur les coteaux et en leur piémont bien sûr, mais elle n’a pas pris toute la place, offrant un des plus beaux paysages viticoles de France, donc du monde ! Les « climats » qui s’y déploient, joli nom donné aux parcelles de vignes soigneusement délimitées dès l’époque des premiers moines bénédictins, offrent une diversité d’expressions exceptionnelles, sans doute la plus évidente de la Côte. En effet, sa situation en forme d’amphithéâtre, dans un paysage très vallonné, donne à son vignoble les expositions les plus variées, des pentes plus ou moins raides, des colluvions de natures différentes, des qualités de sol diversifiées, des courants d’air plus marqués ici que là… bref une mosaïque de parcelles où tous les nobles cépages bourguignons trouvent leurs marques et révèlent toutes les saveurs de la terre du lieu.
Pour transcender ces fabuleux terroirs, exprimer l’originalité de chaque lieu, faire vibrer ici le pinot, là le chardonnay, là encore le guilleret aligoté, une diversité de vignerons impliqués et solidaires font de ce finage – c’est ainsi qu’on nommait jadis un vignoble – un des plus attachants de la Côte. Rouges et blancs s’expriment à merveille, sans que les uns portent ombrage aux autres. Chaque vigneron peut alors oser son talent, oser interpréter à sa manière le génie du lieu. Au-delà d’une saine émulation, c’est une communauté vigneronne solidaire qui s’apprête à accueillir une fête vigneronne qui réveille une nature endormie pour l’espace d’un week-end de janvier mis sous la bannière de Saint-Vincent.
On peut distinguer quatre zones dans ce vignoble de Saint-Aubin, les deux premières reposant sur la montagne calcaire dite de Savoie, les deux autres sur les coteaux de la montagne du Ban, prolongement de la montagne du Chatelet de Montmalin. La plupart des vignes sont plantées à une altitude légèrement plus élevée qu’ailleurs dans la Côte, de 300 à 410 mètres, ce qui leur confère une protection contre les risques de pourriture des raisins. Ces derniers, qu’ils soient rouges ou blancs, mûrissent ainsi harmonieusement, sans risques de surmaturité. Des raisins équilibrés qui offrent des vins complexes, équilibrés, fiers de leur caractère, rivalisant ainsi sans complexes avec les célébrissimes voisins : Chassagne, Puligny et Meursault. Les importateurs et amateurs étrangers ne s’y trompent pas…