L’appel à projets du fonds climats pour la restauration du petit patrimoine a été lancé ce jeudi. Le choix de la Léproserie de Meursault, restaurée avec beaucoup d’ambitions, symbolise l’envie qu’ont les élus du pays Beaunois d’accueillir en ces lieux le futur centre d’interprétation des blancs de Bourgogne.
La léproserie ressuscitée à l’entrée du village, a changé l’allure de Meursault. Avant, on se demandait bien à quoi rimait cette ruine emmurée. Aujourd’hui, elle renaît sous un jour nouveau, blanche comme jamais, promise à un destin plus joyeux que celui qu’on lui donna en son temps. Près de 4 millions d’euros ont été investis dans une restauration qui se poursuivra jusqu’à la fin du printemps. Le conseil général de la Côte-d’Or, pour ne citer que lui, a engagé 400 000 euros de subventions. C’est dire tout l’attachement que François Sauvadet porte à l’affaire.
Le choix de la léproserie pour lancer, jeudi matin, le fonds climat destiné à la restauration de ce que l’on appelle couramment le petit patrimoine, ne doit rien au hasard. En baptisant ce fonds avec le concours de la Fondation du patrimoine, le Pays beaunois, que préside le conseiller général local Denis Thomas, a voulu glisser quelques messages. Notamment à l’attention du conseil de gouvernance de l’association pour l’inscription des climats au patrimoine mondial, meneuse du projet, équitablement représentée ce jour-là par une Beaunoise et un Dijonnais, Catherine Hervet et Jean-Pierre Gillot. Ce fonds permet, grâce aux effets de levier apportés par les différents partenaires, de soutenir des projets aussi bien associatifs que communaux ou privés. L’appel à projets sera clos le 31 janvier. L’aide apportée qui répond à un cahier des charges précis, sera plafonnée à 5 000 euros par dossier pour les particuliers. Les collectivités pourront aussi bénéficier d’un complément de financement via le programme européen leader du Pays Beaunois.
Tout ce que la côte promise à l’Unesco compte de cabottes, lavoirs, fours à pain, pigeonniers, fontaines, oratoires et porches est donc le bienvenu. Mais si ce formidable coup de pouce au petit patrimoine de la côte viticole, élément indissociable de son identité, est salué par François Sauvadet, l’ancien ministre regrette une fois de plus l’absence du conseil général de la Côte-d’Or et de la région Bourgogne « dans la gouvernance du dossier climats ». Au-delà d’une lecture politique évidente du propos, se profile aussi le rôle que ses restaurateurs promettent à la Léproserie : devenir à terme le centre d’interprétation des vins blancs de Bourgogne, au cœur du fief naturel de ces derniers, en Côte de Beaune. Cette envie, ouvertement exprimée par les élus du secteur beaunois et du conseil général de la Côte-d’Or, est accueillie avec un peu plus de réserves par certains membres du dossier « climats » qui, d’une manière générale, ne se disent pas favorables à un éclatement des centres d’interprétation. Mais le plus important, après tout, n’est-il pas de voir à quel point tout le monde, en ce pays béni des dieux, milite pour une reconnaissance universelle ?