Au Trinidad, 400 demis trinquent en moyenne chaque jour. L’établissement de la place du Théâtre est un bon indicateur du phénomène bière, consommée en terrasse la plupart du temps. Les deux frangins Thibault et Kaveh l’assurent : chaque génération et milieu social y trouve son compte. On appelle ça un brassage à la Dijonnaise.
Photo : Jonas Jacquel
Kaveh est catégorique. « La bière n’est pas un phénomène nouveau. Depuis 10 ans que je fais ce métier, elle est le pilier de notre activité. C’est juste que depuis deux ou trois ans, on en parle un peu plus. Les clichés tombent un à un. Par exemple, plus personne ne regarde de travers une jeune femme qui va commander une pinte. » De son côté, Thibault analyse avec pragmatisme qu’une boisson sur quatre consommée à la Trinidad est une bière. Voyez un peu si le réflexe de se désaltérer avec une bonne mousse est existant. Peu importe l’âge où le sexe, la bière « a clairement pris le pas sur le kir ou le vin blanc à l’apéritif notamment ». Kaveh se félicite d’ailleurs de voir que la bière est de plus en plus considérée avec respect « un peu à l’image du vin, on sent bien que les gens ne la consomme pas pour se saouler, mais avec une vraie démarche gustative. De plus en plus de gens déjeunent et dinent avec, au point de nous demander quelles bières sont adaptées à leurs repas.»
Ouverture d’esprit
Celui qui gère au quotidien le bar-brasserie affirme d’ailleurs que les « amateurs de bières sont très ouverts d’esprit sur les autres régions. D’ailleurs, il est difficile de définir un pays qui réellement soit le pays de la bière ». Toujours est-il qu’ici, à Dijon, le Trinidad fait la part belle à la Bourgogne, qui compte pas moins de 110 brasseurs. « Nous sommes sensibles à la démarche d’Amélie et de Guillaume d’Elixkir, la brasserie basée à Quetigny. Les bières artisanales et leur identité graphique font leur valeur ajoutée, et ils sont plutôt audacieux dans leurs créations qu’ils nous font tester régulièrement. Une Elixkir, ça se déguste ! ». Tchin, dans ce cas.