Le modélisme, ça ne ressemble en rien au petit train sous le sapin. Yann Baude, le Dijonnais, et Philippe Muzeau, le Beaunois, maîtrisent d’ailleurs le sujet sur le bout de leurs rails, qu’ils aiment mettre en scène. Pour la fête du Train à Meursault, les 14 et 15 décembre, ils installeront même les wagons de Philippe sur une pièce unique à l’échelle 1/87e du viaduc ferroviaire de Velars-sur-Ouche.
L’un est rédacteur en chef de Locorevue et s’appelle Yann Baude. L’autre se prénomme Philippe Muzeau et travaille comme gendarme. Rien ne pouvait prédire que ces deux-là s’entendraient comme larrons en foire. Pourtant, une passion va les réunir : le modélisme. Toujours à l’affût des bonnes infos, Yann découvrira par hasard le blog de Philippe et, sans perdre de temps, les deux experts se rencontreront en mêlant leurs expériences.
« Avec Philippe, nous sommes nés avec le petit train entre les mains. Mais au-delà de celui qu’on pouvait trouver sous le sapin, on a souhaité aller plus loin », s’amuse à expliquer Yann Baude. Il faut dire que les deux amateurs en connaissent un rayon depuis leur enfance. Avant de devenir la locomotive de sa revue, Yann a d’abord évolué comme simple pigiste. Pour Philippe, on se rapprochera davantage de la passion dévorante puisque son penchant pour le modélisme l’a poussé à imaginer un réseau domestique qu’il a conçu sur deux niveaux chez lui. « Ma femme arrive encore à me suivre après toutes ces années », fait remarquer, non sans humour, le gendarme beaunois.
La passion du modélisme n’a pas de limites
Ainsi, de reportages en discussions animées, les deux amateurs devenus amis apprennent aussi à connaître d’autres fondus pour partager leur savoir. Dont pas mal de Bourguignons. « On en trouve beaucoup par chez nous. Et il y a une raison. Le PLM y a écrit une page remarquable de son histoire du Nord au Sud de la Bourgogne, rappelle Yann avant de se remémorer quelques illustres noms bourguignons qui le marquent plus que d’autres. Jean-Pierre Chaix, avec ses réseaux d’intérieur et d’extérieur, prouve que la passion du modélisme n’a pas de limites. » « Chaix, comme l’ancien nom de l’indicateur des horaires ferroviaires », rappelle de son côté Philippe. Le hasard fait bien les choses.
Comme la fête du train de Meursault d’ailleurs, qui réunit toute cette fourmilière de passionnés depuis quelques années. La fête du Train au pays des grands noms – telle qu’on la nomme – revient cette année pour la 3e édition avec son petit lot de surprises : la reconstitution en trompe l’œil d’une voiture de l’Orient-Express, des expositions à tire-larigot ou d’autres réseaux créés pour l’occasion comme celui de Philippe Muzeau et Yann Baude avec la reconfiguration du viaduc de Velars-sur-Ouche (voir la vidéo). Une pièce unique et exclusive qui lève le voile sur l’un des plus remarquables patrimoines ferroviaires de Bourgogne (relié durant l’événement à une reconstitution de la gare de Mâlain, située dans la réalité sur l’axe ferroviaire du PLM). Chuchoté par Yann à l’oreille de Philippe lors de la deuxième édition en 2011, le projet avancera rapidement sur de bons rails. Ceux de Philippe en tout cas. « Philippe met davantage la main à la pâte que moi, rappelons-le, même si j’apporte moi aussi ma pierre à l’édifice. C’est lui et sa passion débordante qui ont permis à ce projet d’avancer concrètement.»
Car le modélisme est d’abord une histoire d’émotions et d’implication. Du plus petit bosquet jusqu’au coup de pinceau qui évoque l’usure du temps, tout est question d’infimes détails. « Rien à voir avec le petit train sous le sapin », aiment-ils marteler. La fête du Train à Meursault, où sera exposée leur création, leur donnera certainement raison. En trois dimensions et au détail près.