À Bibracte, dans le berceau bourguignon de nos ancêtres les Gaulois, « Monnaie, Monnaies ! » apporte une passionnante lecture des différentes civilisations. L’exposition mérite bien de débourser quelques sesterces…
Le fric, la thune, le flouze, le pognon, la fraîche, l’oseille, le blé, les pépettes, la maille, le grisbi (pas touche !)… L’argent a hérité de synonymes, plus ou moins charmants, qui disent tout de sa place centrale dans notre société. En Gaule, à partir du VIIe siècle, soit bien avant les chèques restaurants, chaque peuple avait sa propre monnaie, héritée des habiles commerçants grecs du bassin méditerranéen.
La pièce d’or de Vercingétorix
Avec le renfort de deux experts numismatiques, sur la base des collections monétaires issues de 150 ans de fouilles sur le Mont Beuvray et des prêts d’une quinzaine d’institutions, « Monnaie, monnaies ! » retrace ces grandes histoires. Comme un pont entre les époques et les lieux. « En Mésopotamie, les transactions étaient consignées, détaille Laïla Ayache. Au IIIe siècle avant notre ère, la pièce de monnaie fait son apparition au bord de la Méditerranée. Pour l’exposition, l’exemple celte a servi de point de départ. » Les pièces ont non seulement contribué à faciliter les relations commerciales ; souvent frappées de symboles ou de têtes illustres, elles racontent aujourd’hui des sociétés et des civilisations entières. « L’argent a joué un rôle majeur dans les guerres, notamment la guerre des Gaules pour le paiement les soldats », reprend la conservatrice de Bibracte, fière de mettre à disposition plus de 500 exemples de monnaie, y compris la pièce d’or de Vercingétorix, ce fameux statère arverne dans un superbe état de conservation, découvert en 1852 dans le Puy-de-Dôme.
Denier gaulois, premier euro !
Faisant régulièrement fonction d’offrande dans certains cultes, la monnaie véhicule une certaine symbolique. « Encore aujourd’hui, les gens n’hésitent pas à jeter une pièce dans une fontaine pour qu’un vœu s’exauce. À Bibracte, nous avons retrouvé les traces d’une fontaine où les contemporains de l’époque avaient déjà cette pratique. Comme un écho à l’euro, nous avons découvert dans le centre-est de la Gaule, et notamment en Bourgogne, une monnaie commune, interchangeable sur plusieurs territoires. Cette zone du denier gaulois date de 2000 ans », détaille l’experte. À travers une scénographie très soignée dans laquel écrans, cartes interactives et supports vidéos côtoient de magnifiques vitrines, « Monnaie, monnaies ! » conduit chacun à prendre du recul sur son rapport à l’argent. Prends ça Picsou !
« Monnaie, monnaies »
Jusqu’au 11 novembre 2018
7,50 € plein tarif, 5,50 € tarif réduit, gratuit -12 ans.
www.bibracte.fr