Association de soutien aux adultes en situation de handicap mental, l’Arche fête ses 30 années de présence dans la cité des ducs et se lance dans un vaste projet immobilier à Chenôve, qui lui permettra d’accroître son action. A Nuits, en ce week-end de vente des vins, le nageur Camille Lacourt fera monter pour elle les enchères de la pièce de charité. Celles et ceux qui voudront en savoir plus sur la philosophie de l’Arche et de son fondateur peuvent se rendre dès ce vendredi 8 mars à 20h30 au cinéma de Nuits-Saint-Georges, pour y voir le film sur Jean Vanier qui donnera lieu à un débat.
Par Michel Giraud
Ces dernières années, l’association L’Arche avait été pressentie pour la Vente des vins des Hospices de Beaune. C’est finalement du coté de Nuits-Saint-Georges que l’association bénéficiera le 10 mars prochain d’un joli coup de projecteur. Jacques Brossier, le président du conseil d’administration de l’antenne dijonnaise, espère au passage un joli chèque issu de la vente de pièce de charité. D’autant plus que les vertus du millésime 2018, autant en quantité qu’en qualité, devrait faire monter les prix…
Vie partagée et volontariat
30 ans maintenant que les bénévoles, salariés et volontaires civiques dijonnais relaient l’action de L’Arche au soutien des personnes souffrant de handicap mental. Souvent les mots du Canadien Jean Vanier, fondateur de L’Arche en 1964 (152 communautés dans 37 pays aujourd’hui), reviennent dans la bouche de Jacques Brossier : « Vie partagée et volontariat. Notre mission, c’est que les 18 personnes que nous accueillons quotidiennement à Dijon (ndlr, elles étaient seulement 6 il y a 30 ans) puissent s’épanouir, se construire un parcours de vie riche au contact de la communauté. »
Cette même communauté que les responsables dijonnais de L’Arche cherchent depuis une dizaine d’années à agrandir, « car les besoins des familles sont toujours plus importants, la demande est chaque année grandissante. Aussi parce que les structures actuelles de l’association ne sont plus adaptées aux normes actuelles ». C’est ainsi que cet été probablement, L’Arche lancera un grand projet immobilier sur l’emprise de l’ancienne clinique de Chenôve vouée à la déconstruction. « Jusqu’ici, les personnes sont accueillies dans trois foyers situés dans différents lieux de l’agglomération. Pour la petite histoire, tous portent des noms liés au vignoble : La Treille, La Vigne, Le Sarment. À ces foyers s’ajoute un centre d’activités de jour. L’Arch’Ensemble réunira toutes ces structures en un seul lieu, avec nos appartements autonomes, notre accueil de jour, nos bâtiments administratifs. Nous allons profiter de ce projet pour passer de 19 à 25 personnes accueillies en foyer et de 14 à 25 en activités de jour, mais aussi pour créer un espace destiné à nos retraités. Au final, nous occuperons 20 % du site de l’ancienne clinique, au cœur d’un projet piloté par Édifipierre et le bailleur social Orvitis. »
Objectif Arch’Ensemble
Au passage, portée par cette montée en puissance, l’Arche Dijon devrait passer à 19 salariés, ajoutant à ses effectifs une dizaine de bénévoles de plus qu’à l’heure actuelle, soit une trentaine au total. Le coût total du projet est de 4,5 millions d’euros, portés par des financements multiples : les collectivités locales, la fondation nationale des Amis de L’Arche, la vente des foyers actuels (« sauf celui de la rue Saint-Anne, dans lequel nous implanterons une habitation inclusive à destination de personnes plus autonomes ») et les fonds propres de la structure dijonnaise. « Aujourd’hui, poursuit jacques Brossier, il nous faut trouver 300 000 euros. Nous faisons donc appel au mécénat, nous comptons aussi sur la générosité des acheteurs nuitons. » Avec l’espoir que, fin 2020, L’Arche puisse prendre possession de son nouveau projet immobilier côte-d’orien pour continuer d’avancer au soutien du handicap mental.
Camille Lacourt pour parrain
Cette année, l’argent récolté par la pièce de charité de la Vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges sera donc reversé à L’Arche. C’est le nageur Camille Lacourt qui sera le parrain de l’opération. Du haut de ses 2 mètres, le spécialiste des 50 et 100 m dos qui a mis un terme à sa carrière de sportive en 2017, restera à jamais l’une des figures de la natation française des années 2000 (5 titres de champion d’Europe, autant au niveau mondial), même s’il n’a jamais réussi à décrocher un titre olympique. C’est Charles Rozoy, l’ancien champion paralympique dijonnais, qui a soufflé le nom de son ami aux responsables de L’Arche. Espérons que leur association permette une belle envolée des enchères.
A voir aussi, ce vendredi 8 mars à 20h30, au cinéma de Nuits, le film sur Jean Vanier, le fondateur de l’Arche. Soirée-débat.