Auteur, professeur passionné de vin et d’histoire, Robert Euvrard retrouve pour toujours sa terre bressane. Il s’est éteint à l’âge de 86 ans.
Saint-Martin-en-Bresse lui rendra hommage en ce jeudi 18 avril. Il regagne sa terre chalonnaise et bressane d’origine, celle qu’il a si bien chérie dans ses écrits. Après une vie consacrée à la transmission du savoir, à l’écriture et à l’amour de la Bourgogne cistercienne et vineuse, Robert Euvrard laisse derrière lui le souvenir d’un homme bienveillant, dont la culture n’avait d’égale que l’humilité.
Celles et ceux qui ont eu la chance de recevoir une de ses lettres, savent à quel point l’homme se montrait précis et maître du moindre mot. Ce que traduisait une calligraphie exceptionnelle, faisant de chacun de ses courriers un objet à conserver précieusement, au-delà même de la profondeur des propos qu’il contenait.
Robert Euvrard a enseigné les arts de l’hôtellerie et publié au CRDP (Centre régional de documentation pédagogique) différents ouvrages didactiques, définitivement utiles sur la France viti-vinicole, les Secrets de l’alambic ou encore le service des vins. Il savait aussi remonter le temps avec une rare sensibilité, pour faire revivre et partager les parfums d’un passé oublié, pourtant pas si lointain.
Ce que l’on retrouve dans l’histoire de son grand-père, disparu dans les combats de 14-18, dans un « coin de Champagne sur une terre nue, crayeuse, sèche et froide, sans beauté », qu’il raconte dans La croix de Georges. Tout comme il fit le tableau réaliste et touchant du Chalon de l’entre-deux-guerres en puisant dans les pages de l’album de famille (Quand les trains sifflaient les adieux). Conteur autant qu’écrivain, humaniste plus que professeur, Robert Euvrard rejoint Thibault des Cistels, ce moine fondateur de Cîteaux dont il imagina, il y a tout juste 30 ans, la rude et pieuse vie de défricheur d’une forêt bénie. Il manquera à beaucoup d’entre nous.