Il est le sponsor historique de la JDA. Particulièrement en phase avec l’esprit insufflé par le président Thierry Degorce, le fromager Philippe Delin est plus que jamais pro basket. Chronique d’un sponsoring aussi passionné qu’avisé sous les paniers.
Par Dominique Bruillot
Pour DBM 79
« En sport comme en entreprise, l’esprit d’équipe prévaut. » Présent dans d’autres disciplines comme le foot, « le sport le plus populaire », Philippe Delin est avant tout un fan de basket. Non pas parce qu’il l’a pratiqué au plus niveau. Sa carrière de joueur s’est en effet limitée à quelques saisons à l’AS Vouge, à Vougeot, jusqu’à ce que ses ligaments le lâchent. Mais parce que c’est une véritable passion qu’il n’a de cesse de transmettre autour de lui.
Esprit patrimoine
« Le fromage et le basket sont véritablement mes deux passions », confirme le chef d’entreprise de Gilly, qui place son nom derrière le maillot des joueurs, convertit les VIP au brillat-savarin et fait profiter de son implication dans la JDA aussi bien ses clients que ses collaborateurs. Le sponsoring sportif est un tout. Il crée de la notoriété, affirme l’ancrage de l’entreprise dans son environnement, renforce le lien entre les salariés et asseoit la dimension patrimoniale d’une fromagerie qui, tout en ayant l’esprit de conquête sur des marchés lointains comme le Canada, joue la carte Bourgogne-Franche-Comté.
Philippe se souvient de ce jour où son assureur l’invite à suivre un match. C’était en 1996, un vrai déclic. Un quart de siècle plus tard, il n’hésite pas à évoquer son grand respect, pour ne pas dire son admiration, pour le président Degorce qu’il considère comme un mentor. « Il donne une vraie visibilité au projet et nous partageons les valeurs de l’entreprise familiale. »
Ces deux grands acteurs économiques de la JDA sont sur la même longueur d’onde. Ensemble, ils travaillent sur d’ambitieux dossiers pour faire à terme du Palais des sports le centre nerveux d’un nouvel essor économique à Dijon, une sorte de « village JDA » qui pourrait bien révolutionner l’approche commerciale de la ville. Mais cela est déjà une autre histoire…
Esprit famille
Sport et fromage ont donc en commun le sens du partage. Si l’on y ajoute une dimension familiale, la mayonnaise prend comme jamais. Avec un budget qui oscille entre la 12e et la 14e place de Pro A, le club dijonnais tient son rang et fait le show. Delin investit environ 300 000 euros chaque année dans le sport, ce qui reste raisonnable au regard des 20 millions d’euros de chiffre d’affaires générés par le groupe gillotin. Mais cette visibilité va de pair avec l’un des derniers défis lancés par son infatigable patron : faire émerger une marque de lait de Bourgogne-Franche-Comté, avec des éleveurs de Montbéliardes et de Holstein dont il met la photo sur les briques.
Là encore, la formule semble gagnante selon son promoteur : « En produisant du demi-écrémé, cela nous permet de récupérer des matières grasses pour nos fromages, tout en valorisant la filière, tant au niveau de ses producteurs que de leur rémunération. » Eh oui, c’est écrit dessus comme le Port-Salut, pour chaque litre de lait écoulé, 40 centimes d’euros vont directement à la ferme. Philippe Delin reconnait qu’il n’a rien inventé en la circonstance, d’autres régions ont initié ce genre de démarche, mais il nourrit pour la région de sérieuses ambitions autour d’un développement en circuit de plus en plus court. Aujourd’hui, après quelques mois d’existence, le lait Delin made in Bourgogne-Franche-Comté a fait son trou. « Et si demain, nous parvenons à en passer par exemple 50 000 litres par semaine, ce qui est du domaine du possible, alors nous pourrons envisager d’investir dans une ligne complète UHT », se plait à imaginer le fromager. Une évolution que les joueurs de la JDA ne manqueront pas de surveiller de près… comme le lait sur le feu.