Un mât d’éolienne appartenant au groupe Rougeot transformé en carcasse d’avion à Dijon ? Fan de street-art, son président Christophe Rougeot s’en amuse et en profite pour donner des nouvelles du poids lourd des TP basé à Meursault.
Propos recueillis par Alexis Cappellaro
Une carcasse d’avion à Dijon, quelle est cette scène apocalyptique ?
Christophe Rougeot : C’est marrant, cette histoire ! Il s’agit d’un mât d’éolienne entreposé sur le terrain de la future station hydrogène, prévue fin 2021. Ce grand projet porté par Dijon Métropole et Rougeot Energie est censé faire de Dijon LA métropole hydrogène, devant des villes comme Lyon. Ce mat attend ici, sachant qu’une turbine doit arriver. Un collaborateur l’a retrouvé comme ça vendredi matin, non signé. Faut-il y voir une signification ? Je ne me risquerais pas à entrer dans le détail, mais je trouve ça sympa de détourner les choses. Les gars ont dû faire vite, dans la nuit de jeudi à vendredi. J’ai lancé un appel pour qu’ils se manifestent et fassent de même sur notre prochain chantier. Pas de nouvelle pour le moment. J’ai voulu en profiter pour réaffirmer notre engagement auprès du street art, que j’aime beaucoup, et de La Karrière à Villars-Fontaine (ndlr, où le groupe Rougeot soutient notamment le travail de Xuefeng Chen).
Quelles nouvelles vous pouvez donner du groupe ?
Après un arrêt total des chantiers où seuls quelques collaborateurs ont travaillé sur des interventions liées à la maintenance et sécurité, nous avons redémarré au bout de trois semaines, tout doucement, en prenant soin des nôtres et des autres autant que possible (ndlr, Rougeot TP a offert 2000 masques à la commune de Meursault). Aujourd’hui, on a bien repris le travail, à hauteur de 95%. Nous comptons aussi un petit nouveau : Rougeot Viti, notre pôle de travaux viticoles mécanisés. Comme un retour aux sources, car l’histoire du groupe a commencé aux vignes dans les années 50.
Pas trop dur, les gestes barrière dans les TP ?
Tout dépend de la nature de l’activité. Pour des travaux de terrassement ou de vigne, on travaille souvent seul dans une machine. Pour la partie construction et voirie réseaux divers, c’est un peu plus gênant, c’est sûr. Mais les masques et la désinfection font partie de notre quotidien désormais.
Quelle est votre priorité du moment ?
Il nous faut rattraper le retard, à hauteur de 170h de travail. Nous avons acté d’une heure supplémentaire quotidienne et aménagé le travail les samedis et jours fériés. On est gourmands de reprendre comme avant, voir nos clients, en ce qui me concerne voir les salariés sur le pont et en bonne santé.
Quid des grands projets comme la Cité des Vins de Beaune ?
Cela n’a rien à voir avec le confinement mais en principe, nous devrions débuter en septembre plutôt qu’en juillet. La livraison est toujours prévue fin 2022.
On vous sait attaché au DFCO. Votre partenariat est-il perturbé ?
Aucunement. Le club peut toujours compter sur ma pleine confiance, le groupe Rougeot et le DFCO sont liés par un partenariat de longue durée. Bien sûr, ça m’aurait embêté si tous les matchs s’étaient poursuivis à huis clos. Mais franchement, si ce n’est pas à travers ce partenariat tribunes (ndlr, Rougeot porte le nom de la tribune Sud), on s’arrangera autrement, sachant que le groupe soutient aussi le centre de formation.
À titre personnel, comment avez-vous vécu cette période ?
Le confinement… si c’est ça la retraite, je ne vais pas m’y mettre maintenant ! Je vis sur la Montagne de Beaune, dans les bois, et le premier voisin est à 800 m. Autant dire que j’étais bien confiné. Ma femme est une ermite, donc ça ne la changeait pas vraiment (sourires). Moi, je ne tenais pas trop en place, j’allais au boulot tous les jours au bout d’un moment. En descendant, j’étais content de voir nos amis vignerons dans les rangs. Ils n’avaient pas trop de souci de ce côté-là. Je me suis aussi fait la réflexion que l’avenir, c’est la jeunesse. Vivement qu’ils prennent le pouvoir, ce monde d’après est le leur.