On n’imagine pas à quel point la rénovation d’un immeuble peut changer la vie. Mireille Ponnelle, depuis le balcon de son appartement et Romain Barralon, conducteur de travaux, peuvent en témoigner, chacun à sa façon. À Seurre, cette rénovation placée sous la vigilance d’Orvitis sera inaugurée à la rentrée, signe aussi que le BTP avance bien masqué.
Malgré toute son inspiration divine et sa clairvoyance, Bossuet n’avait sans doute pas prédit que sa maison familiale deviendrait un écomusée de la Saône. Dans ce pays de pôchouse et de navigation de plaisance, où quelques silures glanent, il fait bon vivre. Le Val de Saône ne manque pas de charme. Et le centre-ville de Seurre a été si « joliment transformé » qu’il a plu à Mireille Ponnelle, dont le choix s’est porté en juillet 2018 sur un appartement de la Cité verte, un ensemble d’immeubles construits à proximité de la voie ferrée.
À Beaune, Mireille a œuvré dans l’immobilier et un peu dans la presse. « Mais j’ai toujours eu un faible pour Seurre, où les gens sont très sympas », précise celle qui est devenue depuis animatrice à temps partiel dans les écoles de sa nouvelle commune. Son T3 lui plait beaucoup. Suffisamment spacieux pour la pratique de ses passe-temps favoris, le bricolage, la peinture, la création de bijoux fantaisie. Très bien placé aussi « en bout de bâtiment, ce qui me permet de profiter pleinement de ma terrasse, sans voisins ».
Orvitis redonne du souffle à Seurre
La terrasse, parlons-en. C’est l’un des nombreux aménagements qui ont transformé son immeuble de 24 logements (six pour chacun des quatre étages), dans le cadre d’un important programme de rénovation engagé à l’échelle du département, pour un budget de l’ordre de 4,5 millions d’euros. « Nous avons été choisis pour une mission de la même ampleur au profit de cinq bâtiments répartis sur toute la Côte-d’Or, à Seurre bien sûr, mais aussi à Genlis, Fontaine-Française, Saulieu et Saint-Jean-de-Losne », témoigne Romain Barralon, conducteur de travaux de C3B, la filiale de Vinci Construction France en Bourgogne-Franche-Comté. Le jeune cadre supervise le gros œuvre et l’intervention des corps d’état, dans une opération qui vise à redonner un nouveau souffle à des HLM construites dans les années 70. C’est un gros enjeu.
Les résidents les premiers attendent beaucoup de ces travaux. Du point de vue de l’isolation extérieure déjà. Ainsi que pour la sécurisation de la toiture, la création de balcons et l’avènement d’un ascenseur extérieur. Ici, toutes les tranches d’âge se côtoient. Si Mireille reconnait profiter pleinement cet été de son nouveau balcon, invitant des copines à quelques épiques séances de bronzage, elle n’est pas moins sensible à l’arrivée de cet ascenseur pour le bien-être : « Je me maintiens en forme, j’utilise les marches, mais quand je reviens de course, avec mes sacs, ça n’est plus tout à fait la même chose. »
L’art de cohabiter
Mireille habite au deuxième. Elle a été opérée du genou. Elle s’est aussi fait une petite frayeur en chutant dans l’escalier de service utilisé durant les travaux. Tout peut donc arriver, et il n’y a rien de luxueux à pouvoir descendre ou monter dans les étages en appuyant sur un bouton de commande. De son côté, Romain apprécie ces périodes au contact des locataires. Avec son équipe et les sous-traitants, une quinzaine de personnes au moment le plus fort du chantier, ils occupent un appartement vacant dans lequel ils peuvent se replier pour gérer leurs affaires. « Nous évoluons dans un environnement où les gens doivent continuer à vivre le plus normalement possible. On doit gérer ce flux tout en avançant », commente le conducteur de travaux, contraint de palier les imprévus et créer les conditions d’une cohabitation entre les aléas du chantier qui dure plus d’un an et le quotidien des gens.
Globalement, tout se passe bien, « même si, bien sûr, certains comprennent et d’autres moins ». Même si cela passe parfois par quelques moments délicats, dont ce jour où le vent a levé une bâche de protection installée provisoirement dans l’attente d’une nouvelle solution thermique, générant des dégâts liés aux infiltrations dans quatre appartements… « Nous laissons sans crainte nos numéros de téléphone à chaque locataire, c’est leur droit de poser des questions », poursuit Romain, qui sait à quel point l’échange compte dans ces moments particuliers. « Je peux en témoigner, ils sont vraiment charmants », se plait à confirmer Mireille, à propos de ses bienfaiteurs créateurs de son espace à bronzer !
Orvitis à Seurre et ailleurs
Depuis 2017, Orvitis a engagé une large réflexion autour de l’accessibilité des logements aux personnes en perte de mobilité, notamment dans les communes rurales : Seurre, dont il est question dans cet article, mais aussi Genlis, Fontaine-Française, Saulieu et Saint-Jean-de-Losne. Pour cette dernière, l’opération initiée en juillet 2019 a été inaugurée le 29 juin dernier (photos ci-dessous). Les travaux de « mise en accessibilité » des 20 logements s’accompagnaient d’une rénovation thermique du bâtiment, pour une diminution sensible des consommations d’énergie, et donc des charges.