À l’appel de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) de Côte-d’Or, environ 400 professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ont manifesté ce lundi à Dijon pour attirer l’attention sur la détresse de leur secteur. Habillés de noir, de jeunes employés ont scandé la litanie des établissements qui risquent de fermer en 2020. Au son du glas.
Il s’agissait de marquer les esprits : une manifestation des restaurateurs et hôteliers s’est tenue ce lundi 7 décembre. Ils étaient environ 400, rassemblés autour de Patrick Jacquier, le président de l’UMIH 21, place de la Libération à Dijon. Habillés de noir, alignés à bonne distance sanitaire, ils sont venus « pousser un cri de détresse, lancer un SOS » avec, pour mot d’ordre, « nous sommes essentiels ». « Cafetiers, bars, restaurants, hôtels, nous sommes quelques 220 000 entreprises en France et représentons 1 million de salariés : nous sommes essentiels », commence Patrick Jacquier. À la tribune, Elsa, 18 ans, Cyril, 20 ans, et d’autres égrènent le nom des établissements de Côte d’Or, ainsi que leur nombre de salariés, avant qu’en chœur l’assistance ne martèle « mort en 2020 », et que sonne le glas. Ambiance.
« Des annonces floues et incomplètes »
Fermés au moins jusqu’au 20 janvier, les restaurateurs et hôteliers agonisent, alors même qu’ils ont investi pour se conformer aux différents protocoles sanitaires. Mais rien n’y fait, il restent fermés, et se ressentent comme la cinquième roue du carrosse, oubliés, en partie, et dans l’incertitude. « Oui, il y a eu des gestes du gouvernement, des belles paroles, mais peu d’action. Les annonces sont floues, incomplètes et font qu’il est impossible pour nos professions de se projeter vers l’avenir », martèle Patrick Jacquier. Le gouvernement, qui a annoncé que l’État prendrait en charge 15 à 20 % du chiffre d’affaires habituel des établissements, ne reçoit pas quitus. « Quels sont les critères pour ces aides ? Qu’est-ce qui se passera quand le chômage partiel ne sera plus pris en charge », s’interroge encore le président.
Dans l’assistance, on reconnaît plus facilement qu’en tribune que l’action publique aide à franchir le cap, mais que les drames qui se nouent sont innombrables. « La situation est dramatique », estime Stéphane Derbord, ancien chef étoilé dijonnais, qui est venu pour témoigner de sa solidarité avec ses confrères encore en activité. André Marchesi, qui tient une pizzéria à Dijon, Version Latine, n’espère pas grand-chose de la manifestation, sinon qu’elle donne de la visibilité à son secteur. « Si on ne demande rien, on n’obtient rien », assure-t-il.
2000 établissements et près de 5600 emplois en Côte-d’Or
Dans l’assistance, c’est toute une économie qui se retrouve, pas seulement les restaurateurs, ou les patrons d’hôtels. Nicolas Seyve, de la Brasserie Bellenium, est venu avec une délégation beaunoise. « C’est tout un pan de l’économie qui est impacté, les fournisseurs, les livreurs, les transformateurs… » note-t-il. Patrick Jacquier ne dit pas autre chose : « en Côte d’Or, on dénombre plus de 2000 établissements et près de 5600 emplois directement impactés par la crise du coronavirus et cela sans parler de toutes les filières annexes : nos partenaires, nos fournisseurs qui pâtissent également de nos fermetures massives. »
30 minutes déjà que sonne le glas. Patrick Jacquier reprend la parole, et s’adresse cette fois au public. « Chers Côte d’Oriens, aidez nous à ne pas mourir, consommez local pour les fêtes de fin d’année, et pensez à la vente à emporter, notre survie dépend aussi de vous. ».