C’est à Meursault, chez Vincent Bouzereau, « citroëniste » de la première heure, que DBM a provoqué la rencontre entre la nouvelle Citroën C4 et la vénérable et bien bleue GS d’un jeune artisan creusotin, Franck Matrat. Des retrouvailles au sommet de la nostalgie et de la révolution technologique puisque l’une aurait inspiré l’autre.
« Salaud de pauvre ! » Tout le monde se souvient de cette réplique dans Une époque formidable, balancée par l’infirmière Chantal Ladesou. Dans le film de 1991, Gérard Jugnot se retrouve privé d’emploi et de femme, en pleine déconfiture, plongeant dans le monde parallèle des sans domicile fixe. Pas tout à fait SDF quand même. Héros central du film qui lui vaudra quatre nominations aux Césars, l’acteur-réalisateur avait placé sa voiture au cœur du scénario, comme le refuge ultime de sa déshérence et de celle de ses potes de divagation, Richard Bohringer et Ticky Holgado.
L’un des rôles-titres avait donc été confié à une GSA Club de 1980 beige, à la retraite. Le long-métrage a en effet été produit en 1991, soit quatre à cinq ans après l’arrêt total de la production du modèle chéri de Citroën. La GS, puis GSA en fin de parcours, avait son public et ses fans parmi la classe moyenne. Un peu comme devrait l’avoir la nouvelle série C4, fraîchement débarquée à la concession de Beaune.
Citroën C4, en avance sur son temps
La marque aux chevrons aime se référer à sa propre histoire. La C4, avant de donner naissance à trois évolutions entre 2006 et 2020, fut le nom d’un Torpédo produit en 1928, couronné de succès : 125 000 exemplaires à l’époque, tout simplement formidable. Cinquante ans tout juste après la naissance de la GS Club, la nouvelle C4 est présentée comme sa subtile héritière. Sa ligne de berline au pavillon fluide présente effectivement quelques similitudes. Ce SUV coupé s’adresse lui aussi à une clientèle qui apprécie l’innovation technologique, la dynamique et le confort. À tout point de vue, le modèle 130 chevaux que nous avons entre les mains répond au cahier des charges. La C4 appréhende la Route des Grands Crus avec l’aisance d’un lapin de garenne courant dans les vignes, facile à conduire. Sa boite automatique est particulièrement bien étagée, un petit bruit de moteur révèle un caractère bien trempé. C’est dans l’habitacle, face à une planche de bord épurée et dominée par un valorisant écran 10 pouces, qu’on se souvient de vivre une époque (formidablement) numérique. La Citroën, de nouveau, prend un peu d’avance sur son temps.
Le gène du plaisir
Direction Meursault, chez Vincent Bouzereau, citroëniste de la première heure. Au domaine du viticulteur, nous retrouvons Franck Matrat, un jeune artisan creusotin, propriétaire d’une GS 1220 Club Convertisseur au bleu camargue éclatant et caractéristique. Le véhicule est marqué par l’usure du temps et quelques éraflures, volontairement conservé dans son jus. « Ma première voiture fut une 2CV. Cette GS, je l’ai trouvée il y a huit ans sur internet, j’ai craqué pour le tableau de bord », confie ce dépanneur en électroménager (L’Atelier du ménager) de 32 ans. Comment, pour 500 euros, ne pas se laisser prendre au jeu ? Comment ne pas se laisser séduire par cette bulle de compteur mythique et les bosses de sa vie ? La GS et solide. Elle tient bon la route. Récemment, n’a-t-elle pas conduit ses passagers jusqu’au sud du Portugal ?
Vincent Bouzereau a quant à lui commencé très tôt sa relation avec Citroën. « J’avais 19 ans, ma voiture en revendiquait 45, une vénérable traction avant de 11 chevaux datant de 1937 : nous formions un joli couple. Pour sortir c’était pas mal, on ne passait pas inaperçus. » Le producteur de Meursault livre d’excellents premiers crus, Charmes et Poruzots. Il est un intarissable curieux et découvreur. L’une de ses expériences de citroëniste parmi les plus marquantes, demeure par exemple de s’être offert le volant d’un Torpédo B14 de 1927.
Aujourd’hui, la nouvelle Citroën C4 de 2020 est exposée dans la cour de son domaine, en vis-à-vis de sa vieille muse, la GS. « Il est vrai que la calandre et ses phares, tout comme la coupe, ont un petit air de famille », lâche Franck. Ce face-à-face entre la voiture d’hier et la voiture d’aujourd’hui est touchant. D’autant plus sous l’altière et imposante surveillance d’un coq sculpté et fier comme Artaban, qui salue l’esprit français dans toute son acception. Cocorico, levons donc un verre de meursault à la santé de la marque aux chevrons, au nom du père, du fils et du saint esprit créatif ! Il y a encore des gènes et donc du plaisir chez Citroën.
Citroën Beaune
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