Jean-Stéphane Huot a créé Sérénitoit début 2020. Couvreur de formation, il intervient comme analyste technique des couvertures et zingueries. Collectivités, pros et particuliers de Côte-d’Or lui ont déjà fait confiance pour l’analyse de leur toiture. Son drone est comme un ange gardien au dessus de nos têtes.
Il a aménagé un petit bureau au sous-sol de la maison familiale de Flavignerot, village perché au pied du mont Afrique. Pas d’open space ni de belles citations aux murs : l’espace est pragmatique et le café à portée de main. Jean-Stéphane, cela se sent, n’a pas besoin d’artifices pour faire son métier avec une vraie rigueur intérieure. Son parcours vérifie l’intuition. Après un apprentissage comme couvreur (CAP, BEP, brevet professionnel), le jeune Compagnon du devoir a vu du pays durant quatre ans (Troyes, La Rochelle, Strasbourg, Laval, Nantes, Mâcon, Bourges). Là, on apprend d’abord à être poli avec la vie. « C’est tout un état d’esprit, celui de l’entraide et de la haute qualité. Nous étions dans un cadre pour bien apprendre, j’aimais ça. À 22 ans, j’avais mon brevet pro et étais déjà formateur à mi-temps au CFA des Compagnons. Expliquer, c’est aussi apprendre sur soi. »
« Tu me formes à devenir ton concurrent ! »
Le destin propulsera finalement ce Troyen en région dijonnaise. « J’étais sensé y rester une année, j’y suis depuis treize ans », résume dans un sourire le professionnel chevronné, qui croisera un peu plus tard la route de Thierry Henriot. Le chef d’entreprise installé à Is-Sur-Tille lui mettra le pied à l’étrier dès 2007. Là-bas, le couvreur passera très vite chef d’équipe. Après une parenthèse sous la chaleur des toitures néo-zélandaises en 2011 – « de la folie, on était payés quatre fois et demi le Smic » – il y est revenu comme métreur-conducteur de travaux. « Puis j’ai eu envie de savoir comment ça marchait un devis, une facture, le management… » Et, au faîte de la démarche, comment conduire une entreprise.
2013 sera donc l’année d’une formation professionnelle en alternance auprès de la Capeb 21 (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), deux jours par mois pendant deux ans. Thierry Henriot valide. Presque gêné au départ, Jean-Stéphane s’amuse aujourd’hui du jour où il glissa à son patron : « Mais, tu me formes à devenir ton concurrent ! »
Pas vraiment, en réalité. Le métier ne manque ni de bras ni de volonté. Il a en revanche souvent besoin d’ingénierie globale dans l’analyse de toiture. En février 2020, Sérénitoit nait de ce constat. Formation de télépilote, abonnement à un logiciel de modélisation, achat d’un drone et de ses équipements afférents, autorisations en tout genre : à 35 ans et déjà un peu de bouteille, Jean-Stéphane Huot est armé pour livrer une analyse fine de l’état des toitures et zingueries. Métrages, exploration des parties cachées (ventilation, support, isolation), étude prévisionnelle (plans, chiffrage, travaux)… Le professionnel est une sorte de maître d’œuvre de la toiture. À ceci près qu’il s’impose une neutralité et n’intervient pas, sauf demande de consultation particulière, dans le choix des entreprises. « Mon assistance technique profite aussi bien aux particuliers ou syndics en recherche de solutions, qu’aux experts en bâtiment et entreprises de couverture-zinguerie. Il peut m’arriver aussi d’agir comme expert auprès d’assurances, pour des questions de malfaçons par exemple », détaille l’intéressé.
L’analyse de toiture, du haut niveau
Tout ceci suppose un haut niveau de technicité. « D’abord, il y a la maîtrise des normes. Depuis la tempête de 1999, qui a révélé beaucoup de choses sur nos pratiques, le métier est beaucoup plus encadré, notamment sur les fixations, l’isolation, l’étanchéité. » En la matière, mieux vaut donc faire le choix d’une gestion sage et raisonnée. « Un toit dure en moyenne 60 à 80 ans, on ne le fait généralement qu’une fois dans une vie, autant assurer ses arrières. » Voilà qui est dit.
Cela vaut aussi bien pour les constructions neuves. « Je travaille avec des architectes pour des pré-études, afin d’éviter de prendre une direction intenable. Le vécu fait le reste, comme le fait de savoir que cuivre et zinc en contact ne font pas bon ménage. » Au bout du compte, grâce à cette expertise pleine de prévoyance, « tout le monde gagne du temps et de la sérénité ». Eh oui, d’où le nom…
En ce moment, Jean-Stéphane intervient au château de Sainte-Sabine. Il y a pire comme cadre de travail. Réduits au calme plat à cause des confinements, les propriétaires de ce bel établissement ont voulu connaître l’état de leur toiture, « car la tour d’une centaine d’années est assez abimée », dit l’expert, visiblement satisfait de promener son « œil volant » au contact de ce patrimoine inspirant. Dans un autre registre, les municipalités lui font aussi confiance. C’est le cas du maire de Chaudenay-le-Château, « un électricien que je connais », qui avait besoin expressément d’une étude sur l’église du village pour des travaux à venir. « Tout est entre leurs mains : métrages, état général, points de vigilance », énonce Jean-Stéphane, après avoir pris le temps de mener consciencieusement le dossier. Un principe auquel il ne déroge jamais : « Dans nos métiers, faut pas se précipiter ! » D’ailleurs, en règle générale, le trentenaire ne dit jamais qu’il n’a pas le temps, « mais que je n’ai pas pris le temps ». La nuance a son importance. Prendre le temps, c’est souvent faire le pari durable de la sérénité. Pourvu que cette dernière reste au-dessus de nos têtes !
Sérénitoit – Jean-Stéphane Huot
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