En Bourgogne, le climat n’est pas toujours celui qu’on croit. Au lycée dijonnais Charles de Gaulle, 400 élèves de seconde ont ainsi planché sur le réchauffement climatique en élaborant des fresques pédagogiques, dans le cadre du Festival des Transitions. Sous la bénédiction d’EDF Bourgogne-Franche-Comté, ces ateliers très participatifs permettent de réfléchir au futur et de vivre la classe de manière plus horizontale.
Les 22 et 23 mars, sur deux jours, l’ensemble des élèves de seconde du lycée européen Charles de Gaulle participent à des ateliers Fresques du climat. En petit groupe, de sept à neuf élèves, il reçoivent une quarantaine de cartes présentant différents facteurs et activités contribuant au réchauffement climatique. Charge au collectif de relier ces cartes entre elles et de hiérarchiser les différents éléments, pour dessiner une fresque du réchauffement climatique, qui sera propre à chacun des cinquante ateliers organisés. « On débat. Qui pense quoi ? On n’était pas tous d’accord, mais après discussion, on a réussi à organiser notre fresque du climat de manière satisfaisante pour tous », note Sana-Nour. Après ce moment d’échange, les élèves décorent leur fresque, lui inventent un titre. Du fait de l’accent particulier mis sur les langues au sein de cet établissement européen, les élèves ont pour certains reçus des cartes en anglais, en allemand, en arabe. Les titres reflètent cette particularité : « Climate War », pour un groupe anglophone, « Les bronzés ne feront pas de ski » en bon français, ou « On récolte ce que l’on sème » en arabe, la diversité est de mise.
Les Fresques du climat s’inscrivent dans le cadre plus large du Festival des Transitions. Ces animations sont proposées par EDF, le Campus des métiers et le Rectorat, en collaboration avec l’association La Fresque du Climat et les écoles d’ingénieurs de la région. Pour l’énergéticien, s’associer à cette activité relève du bon sens. « L’enjeu climatique est au cœur de notre stratégie. Il est important pour nous de contribuer à la prise de conscience collective. Qui de mieux que les jeunes pour réfléchir à ce sujet et imaginer la neutralité carbone de demain ? Je vois vraiment dans leur excellente participation un facteur d’optimisme, alors même que les frises tirent parfois des conclusions plutôt négatives », note Yves Chevillon, délégué régional EDF.
L’équipe du lycée, conduite par la professeure de SVT Pauline Deyme, envisage aussi les avantages du dispositif. « C’est un acte pédagogique fort, une impulsion pour que les élèves se saisissent tous de ces problématiques, et que la réflexion autour de ces sujets ne se limite pas aux personnes déjà sensibilisées », note David Tran, le proviseur du lycée. Chaque atelier est animé par un référent, parfois un enseignant, mais souvent des élèves des niveaux supérieurs. « Les élèves se retrouvent au même niveau que les profs. C’est quelque chose de précieux dans un système d’enseignement français plutôt vertical », estime-t-il.
Ilias, 2de3
« C’était franchement super cool, une autre manière d’aborder ce qui se passe dans le monde. On est d’habitude informé par les médias, mais là, c’est du concret, on travaille et on échange vraiment, et en plus, on rigole bien. Là sincèrement, je n’ai pas vu passer les trois heures d’atelier, et j’ai découvert en plus la personnalité de certains élèves de ma classe. »
Sana-Nour, 2de3
« Je connaissais déjà pas mal le sujet, je suis éco-déléguée cette année. Mais je n’avais pas mesuré le poids de l’élevage intensif dans la question climatique, qui est énorme. Et sur un plan plus scolaire, j’ai aussi été surprise de découvrir certains de mes camarades très en pointe sur ce sujet du réchauffement climatique, ce que je n’imaginais pas. »
Maéva, 2de6
« On étudie le réchauffement climatique en cours, mais avec la fresque, on se rend bien compte des nombreux facteurs imbriqués dans ce problème. Tout est cause, ou conséquence, de nos comportements, qu’il faut changer. Moi, par exemple, j’ai l’intention de réduire ma consommation de viande et de poisson. »