Par la force des choses, les bailleurs sociaux se réinventent. Orvitis, le premier d’entre eux en Côte-d’Or, a rejoint trois autres de ses pairs dans le groupement Idélians tout en convaincant la Banque des territoires de souscrire à son échelle, à 4 millions d’euros d’émission de titres participatifs. Récit d’une mutation en profondeur.
Orvitis fait mieux que s’adapter aux changements imposés par la Loi de finances 2018 qui a considérablement réduit la marge de manœuvre financière des opérateurs du logement social. Le premier bailleur social du département de la Côte-d’Or gère plus de 13 000 appartements. Il a agi en interne comme en externe, via la création d’Idelians, une société de coordination qui regroupe l’établissement emblématique du 21 avec trois de ses pairs implantés dans les territoires voisins : Hamarys (Haute-Marne), Domanys (Yonne) et Dole Habitat (Jura). Une façon de répondre aux attentes de l’État qui, à terme, mise sur des seuils de gestion de parcs immobiliers plus élevés.
C’est à François-Xavier Dugourd qu’est revenue la présidence d’Idelians. Le développement des coopérations entre opérateurs immobiliers et l’élargissement des activités apportent l’assurance, dans le cas présent, d’un maintien du cap des investissements. Ces volumes ont aussi des effets de levier importants auprès de nouveaux partenaires financiers. Le logement social élargit son champ de tir. Dans le même temps, il intensifie son action sur son terrain d’origine. C’est vrai, en tout cas, à propos d’Orvitis, qui va injecter une fois de plus cette année 43 millions d’euros dans le circuit économique local, avec l’objectif de livrer 459 logements dans les deux années à venir, d’en réhabiliter 500 autres et d’organiser plus d’une centaine d’accessions à la propriété.
Répondant à un appel à manifestation d’intérêt, l’office a décroché une enveloppe de 4 millions d’euros auprès de la Banque des territoires (Caisse des Dépôts et Consignations), par le biais d’émissions de titres participatifs. Un cash très opportun.
L’accession à la propriété prioritaire
Cette possibilité entre dans un plan de relance qui mobilise 11 milliards d’euros au plan national en faveur de l’Habitat, et dont la Banque des territoires est le bras armé. François-Xavier Dugourd se réjouit de cette nouvelle donne : « Dans un environnement de plus en plus contraint financièrement, l’Office amorce de nouveaux modèles afin de maintenir sa capacité de production de logements. »En d’autres termes, le programme de 43 millions inscrits au titre de l’investissement devient tenable pour Orvitis. Son président insiste au passage sur l’effort important qui a été porté sur l’accession à la propriété en quelques années. Sur le terrain, cela se traduit par de belles livraison en 2021 : 20 appartements à Saint-Apollinaire (Domaniales Sully), 41 à Ahuy (Clos des Aigles), 16 autres rue de Bourgogne à Fontaine-lès-Dijon… Alors que d’autres chantiers démarrent : Corgoloin (4 pavillons), Fontaine-les-Dijon (2 pavillons et un collectif de 6 logements), Dijon rue de Talant (bâtiment de 18 logements), Fleurey-sur-Ouche (immeuble de 20 logements), Dijon aussi (résidence intergénérationnelle de 67 logements rue de Colmar)…
L’accession à la propriété et certains chantiers spécifiques, pour ne pas dire inhabituels, comme le futur siège de l’association pour personnes en situation de handicap l’Arche à Chenôve, ou encore la future gendarmerie de Nuits-Saint-Georges, font partie des vocations assumée par le bailleur social. Vocations auxquelles s’ajoutent la multiplication de lotissements très en vogue actuellement (Semur-en-Auxois, Mirebeau-sur-Bèze, Clénay), la réhabilitation et l’éco-rénovation (l’ilot « Ile-de-France » et ses 215 logements à Fontaine-d’Ouche) ainsi que la rénovation thermique de 300 logements. Autant de chiffres qui en disent long sur le rôle et l’impact d’Orvitis sur le territoire.