La fromagerie de Gilly-lès-Cîteaux vient de commercialiser officiellement son lait porteur de la marque départementale Savoir-faire 100% Côte-d’Or. Et trinquait au lait-fraise lundi 9 mai, au supermarché E.Leclerc Cap Nord de Dijon.
François Sauvadet et Philippe Delin au Leclerc Cap Nord de Dijon, lundi 19 mai, en présence des producteurs de ce lait Savoir-faire 100% Côte-d’Or. © Philippe Bruchot / CD21
En Côte-d’Or, les occasions de trinquer au lait-fraise sont rares. Elles se savourent. Lundi 9 mai, au supermarché E.Leclerc Cap Nord de Dijon, François Sauvadet et Philippe Delin ont lancé la commercialisation de ce lait Savoir-faire 100% Côte-d’Or, en présence des différents partenaires et producteurs. Le directeur du magasin Thierry Berthier était là, avec son président à lui, Laurent Gautherot. Philippe Delin a de la mémoire : « Thierry, je l’ai connu tout petit. Quand il était cuisinier au château du Clos de Vougeot, il venait chercher sa crème chez nous. » Comme on se retrouve !
Quelques mois auparavant, ce nouvel étendard laitier de la marque départementale avait fait son avant-première au Salon de l’Agriculture. Le voici en tête de gondole dans une vingtaine de magasins, outre la boutique d’usine Delin à Gilly-les-Cîteaux : les supermarchés E.Leclerc (Auxonne, Dijon, Beaune, Marsannay), U Les Commerçants (Chenôve, Pouilly-en-Auxois, Arandes Talant, Gevrey-Chambertin, Arc-sur-Tille, Sennecey-lès-Dijon), Intermarché (Dijon Fontaine d’Ouche, Longvic, Saint-Usage, Semur-en-Auxois, Nuits-Saint-Georges, Beaune) et l’Épicerie dijonnaise La Clé des Champs.
Un lait mieux rémunérateur
En 2021, la fromagerie avait commercialisé 1,2 million de briques sous les couleurs de la Bourgogne-Franche-Comté, avec la photo des éleveurs-producteurs sur chaque emballage. En 2022, le concept s’affine tel un brillat-savarin : d’autres briques vont mettre en avant les départements. Le 21, fief historique de la fromagerie, inaugure le concept. Six producteurs sont engagés dans la démarche pour le moment. Tous prennent soin de vaches nourries sans OGM, aux races variées : les brunes des Alpes d’Aurélie, les montbéliardes de Jérôme, les prim’holstein de Nathalie et de Nicolas…
Ce dernier, installé à Pagny-le-Château, en bord de Saône, résume leur point de vue : « Aujourd’hui, je peux le dire à mes enfants, on sait où va notre produit, comment il est valorisé et ça nous fait plaisir de travailler pour une entreprise de chez nous. » La fromagerie Delin est liée aux éleveurs par un contrat de 5 ans renouvelable. Elle lui garantit déjà une meilleure rémunération, au bas mot 0,40€ par litre. Philippe Delin capitalise sur cette brique « avec une RSE qui nous ressemble », en carton recyclable, sans le moindre plastique dans son suremballage, pour « aller au plus près des consommateurs, relever de nouveaux défis en termes de traçabilité, de récolte, de pasteurisation, d’écrémage, de conditionnement… »
Une ligne de conditionnement en 2023
Venu avec le patriarche Jacques, fondateur de la fromagerie de Gilly, l’hyperactif entrepreneur prend la mesure de cette collaboration. « Il y a plusieurs années, papa pourrait vous le dire, pour des tas de raisons, on travaillait très peu avec les éleveurs locaux. C’est une fierté de les voir adhérer aussi massivement à notre projet. » Le projet, c’est aussi la construction sur le site de Gilly d’une ligne de conditionnement unique en Bourgogne-Franche-Comté, moyennant 6 millions d’euros d’investissements.
Prévue pour le premier trimestre 2023, elle conditionnera sur place tout ce bon lait 100% Côte-d’Or. Ce qui fait dire au président du Conseil départemental, encore un peu fâché de ne pas voir sa marque à la Cité de la Gastronomie, qu’en « achetant Côte-d’Or, on fait un geste citoyen, on soutient l’emploi et les filières locales. » Pour François Sauvadet, partisan du « chaque commune compte », le Savoir-faire 100% Côte-d’Or est résolument « une grande chance de développement local et d’attractivité. » Avec ou sans fraise, la Côte-d’Or n’a donc pas fini de boire du petit lait. Qui l’eût cru ?