Derrière l’acronyme CAUE 21, méconnu du grand public, se pratique une méthode de conseil et d’accompagnement des collectivités et des particuliers dans leurs projets architecturaux et environnementaux. L’organisme investi d’une mission d’intérêt public, présidé et dirigé par Joël Abbey et Xavier Hochart, a traité 250 dossiers en 2021.
Xavier Hochart et Joël Abbey, respectivement directeur et président, dans les locaux du CAUE de Côte-d’Or, rue de Soissons à Dijon. © Edouard Barra
CAUE comme Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement : l’acronyme rappelle la volonté historique de l’État de « promouvoir la qualité de l’architecture, de l’urbanisme, de l’environnement et du paysage sur l’ensemble d’un département ». Depuis 1980, la France compte 92 CAUE, épousant ainsi le découpage bonapartiste, regroupés dans une fédération nationale qui représente 1 300 professionnels.
Un CAUE vit principalement de la « TA » ou taxe d’aménagement que lui reverse directement son département de tutelle, ainsi que des cotisations de communes partenaires. De facto, son conseil d’administration composé de 21 membres « hérite » de la présence de 5 élus désignés par l’assemblée départementale, parmi lesquels son président. En Côte-d’Or, il s’agit de Joël Abbey, qui occupe aussi une vice-présidence au niveau national. Autour de lui un maillage de spécialistes composé, pour ne citer qu’eux, de l’architecte des Bâtiments de France, du directeur de l’Équipement, du directeur de l’Académie, de quelques architectes, etc.
L’envol des municipales
La ligne de conduite du CAUE 21 est donc sous contrôle et Xavier Hochart, lui-même architecte de formation, en assure la mise en application depuis bientôt cinq ans. Le directeur de l’organisme s’appuie sur une équipe d’une dizaine de personnes dont quatre architectes, trois paysagistes et une urbaniste. Un casting parfait pour répondre aux demandes les plus diverses, en grand majorité issues des collectivités locales, communes et communautés de communes, mais aussi de quelques particuliers.
En 2021, au lendemain des élections municipales qui ont naturellement mis au jour de nombreux nouveaux projets portés par de nouveaux élus, l’activité du CAUE 21 n’a pas baissé de rythme. Bien au contraire, comme le souligne Joël Abbey, « la hausse des demandes amorcées à l’issue de ces élections a encore progressé, avec 59 % de conseils en plus ». Soit 250 dossiers traités le temps d’un exercice.
De son côté, Xavier Hochart adapte la voilure de son bateau à la situation : « La Côte-d’Or est un vaste département organisé sur trois bassins versants (ndlr, le fameux « toit du monde occidental » cher à Vincenot), avec presque 700 communes. Mais nous répondons toujours à la demande. » Une demande étonnamment diversifiée, car l’organisme côte-d’orien recueille l’adhésion de 264 communes, quelques intercommunalités et plus d’une centaine de particuliers.
CAUE Côte-d’Or, un observateur du territoire
Darcey, dans l’Auxois, 388 habitants, s’interroge ainsi sur le développement de son habitat et souhaite repenser son modèle de développement. Le CAUE de Côte-d’Or lui rend en retour un travail cartographique qui permet de retracer l’évolution de cette urbanisation depuis la fin du XIXe siècle. Le CAUE s’est aussi intéressé de près à l’inventaire du gisement foncier local et de nombreux éléments liés au cadre de vie. À la commune de s’appuyer sur ces informations pour écrire son avenir.
Darcey n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le scénario change à chaque fois. Restauration du petit patrimoine, diagnostics et extension de bâtiments communaux, réhabilitation d’un secteur patrimonial, rénovation énergétique, sensibilisation aux paysages : chaque épisode s’écrit différemment. Et, ne l’oublions pas, tout cela est gratuit ou presque !
Mais il n’y a pas que les rapports des techniciens dans la vie du CAUE. Sa mission de sensibilisation implique sa présence dans certains salons (dont le Grand Circuit du Patrimoine, les 28 et 29 septembre à Dijon-Prenois) et conférences. Il peut aussi coacher les élus et les personnels de collectivités dans leur approche des questions environnementales, urbanistiques sans oublier, bien évidemment, les questions architecturales. En partenariat avec Côte-d’Or Attractivité, le bras armé touristique du Département, ces mêmes élus ont pu aussi se documenter et progresser sur la dimension paysagère de leurs actions.
Le CAUE 21 est donc un grand observateur du territoire. En résulte une communication permanente visible sur son site et une production éditoriale soutenue, qui fait notamment l’inventaire des sites remarquables. Ce dernier aspect de son activité le consacre dans son rôle de valorisation du patrimoine côte-d’orien. D’amont en aval de l’aménagement territorial, le CAUE est assurément d’intérêt public.