Les anciens locaux de la Banque de France à Beaune accueilleront, dès la fin septembre, l’espace d’exposition du commissaire-priseur Alexandre Landre. L’Hôtel Boussard de la Chapelle va renaître sous les coups de marteau des enchères, sur fond de beau projet culturel.
En misant sur l’Hôtel Boussard de la Chapelle, le commissaire-priseur Alexandre Landre entend « rapprocher la salle des ventes du public ». © Jean-Luc Petit
Les barreaux posés devant les fenêtres resteront. Figés comme le témoignage éternel de la présence, en ces lieux et durant un siècle, de la vénérable Banque de France. Édifié en 1880, l’Hôtel Boussard de la Chapelle connut différents propriétaires. Parmi eux, le maire de la ville, le négociant en vins Claude Michaud-Morel, jusqu’à ce que son petit-fils cède ce bien cossu et élégant à la Banque de France en 1903. Celle-ci s’y trouvera fort bien. Il faudra attendre 2005 pour que sa réorganisation oblige la Ville à racheter l’immeuble.
L’environnement est intéressant à plus d’un titre. L’ensemble (un bâtiment, des annexes et un joli jardin) couvre une surface de près de 1 500 m2. À un jet de marteau du beffroi, il fait le lien entre la place Monge et la rue Paradis. Il propose un environnement apaisant aux Beaunois. De 2011 à 2018, le rez-de-chaussée de l’ancienne banque a ensuite été animé par le Dalineum, la vitrine singulière des œuvres de Dali créée par Jean Amiot, où reposaient plus de 150 œuvres du fantasque ibère fou du chocolat Lanvin.
C’est donc en 2020 que le commissaire-priseur Alexandre Landre, installé à Beaune depuis peu, se porte acquéreur de cet espace d’exposition (225 m2), qui comprend principalement trois grandes salles, et le logement du gardien (120 m2 répartis sur trois étages). Le conseil municipal donne son accord, après quelques échanges, pour un montant de 800 000 euros auxquels le professionnel des enchères ajoutera 400 000 euros dans les travaux. L’objectif est déjà pour lui de donner de la visibilité à ses plus belles pièces et organiser ses ventes dans un lieu très en vue.
Depuis la cour de l’Hôtel Boussard de la Chapelle, entre la place Monge et la rue Paradis, le beffroi de Beaune se distingue. © Jean-Luc Petit
Un lieu de rendez-vous culturels
L’argumentaire du commissaire-priseur est limpide : « Je suis convaincu qu’il faut rapprocher la salle des ventes du public, en investissant dans le patrimoine historique du centre-ville. » Aussi, la salle des coffres sera gardée dans son jus. Ce qui apportera cette touche originale et quasi mystérieuse qui sied si bien à un environnement censé mettre sous protection les objets les plus précieux.
Le 25 septembre dernier, une vente inaugurale a d’ailleurs permis par exemple de présenter un bronze représentant Félix Ziem produit en 6 exemplaires seulement, dont un est visible dans le Musée des Beaux-Arts de la ville.
Mais en toile de fond de cette implantation et de la cérémonie qui l’accompagnera, l’investisseur laisse entendre qu’il développera et multipliera les rendez-vous culturels, expositions et conférences, entre deux ventes. Puis, pourquoi pas, nourrira son projet d’une annexe gourmande qui pourrait prendre place dans l’ancien logement du gardien. À suivre donc.