Le sport a ses JO, l’agriculture son concours général et ses médailles qu’arbore fièrement votre produit préféré. En marge du Salon de l’Agriculture qui s’ouvre ce matin à Paris, le Concours Général Agricole va attribuer ces lauriers pendant neuf jours. Gage de qualité à travers lequel nombre de producteurs s’offrent un joli boost pour leur notoriété.
Neuf heures en ce samedi matin, les portes du Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris s’ouvrent sur le 51e Salon de l’Agriculture. Les paysans français quittent leurs exploitations le temps d’une grande opération séduction, neuf jours (jusqu’au 2 mars) de rencontres privilégiées avec les consommateurs, neuf jours de fête. A l’écart des allées bondées, des professionnels et des consommateurs avertis vont également prendre leurs quartiers à Paris, aujourd’hui. Tous sont membres des différents jurys du Concours Général Agricole. Depuis 1870, sous l’égide du ministère de l’agriculture, ce concours pas comme les autres a pour ambition « de sélectionner et de primer les meilleurs animaux reproducteurs et les meilleurs produits du terroir français, qu’ils soient issus de la production fermière, de la transformation (distillation, fermentation…) afin d’encourager la recherche de la qualité et stimuler la concurrence au sein de la production.»
Un Brillat très brillant
Depuis des années, Philippe Delin présente des produits à Paris, notamment son désormais célèbre Brillat-Savarin (voir aussi notre recette du week-end consacré à ce fromage mythique). Et pour le fromager de Gilly-les-Cîteaux, c’est un passage obligé : «On met 5 à 6 fromages au concours chaque année. Déjà, cela permet de nous positionner par rapport à certains confrères, et concurrents. C’est aussi une saine émulation pour les collaborateurs de la fromagerie, on se remet en question chaque année, et ça valorise le travail de chacun.» Mais l’objectif premier n’est à dire vrai pas forcément là. Commercialement, une médaille du Concours Général Agricole, c’est un plus indéniable : «Quand on dit à nos clients que nous sommes médaillés, c’est forcement tout bénéfice pour l’image.» Les producteurs récompensés ont le droit d’apposer pendant un an et demi la médaille sur le produit primé. Chez les Delin, on est habitué à ce type de lauriers, et désormais, les médailles sont même directement imprimées sur les étiquettes : «Quand on voit dans un linéaire un vin ou un produit qui affiche une médaille, on est sûr d’avoir de la qualité. On peut presque y aller les yeux fermés ! La dégustation fera le reste !» Alors certes, participer au Concours Général Agricole représente un coût pour les producteurs, autour de 500 à 600 euros par produit présenté ! « C’est une somme il est vrai, poursuit Philippe Delin. Mais le retour sur investissement est rapide. On communique beaucoup aussi bien par flyers que sur les produits. Et ca marche ! » En 2013, 1205 produits ont été ainsi médaillés, sur plus de 4600 candidats. A Gilly-les-Cîteaux, Philippe Delin et son équipe ont préparé leur Brillat-Savarin avec minutie. Ils font route en ce moment vers Paris. Objectif ? Médailles !
Pour tout savoir sur la participation de la Cote-d’Or au Salon de l’Agriculture de Paris, direction www.cotedor.fr