Il y a un peu plus d’un an, le restaurant inclusif Les Délices Bleus ouvrait, rue des Godrans à Dijon. Sa gérante Delphine Jeauneau dresse le bilan : humainement encourageant, financièrement à consolider.
Le sourire grand comme ça, Baptiste nous accueille, derrière son comptoir, en même temps qu’il s’affaire à glisser minutieusement un petit gâteau sur la coupelle de sa tasse à café. C’est pour lui, son fils cadet, que Delphine Jeauneau a décidé il y a un an d’ouvrir le restaurant Les Délices Bleus. Un véritable virage à 360° dans sa vie professionnelle. « J’étais présidente d’une association qui s’occupait d’enfants autistes. Je me suis aperçue qu’arrivés à l’âge adulte, ces jeunes étaient souvent sans solution, à charge de leurs familles. Il fallait donc un après association. Mon fils est passionné de cuisine et de pâtisserie depuis tout petit. » Alors elle a ouvert son restaurant rue des Godrans à Dijon, dont la mission est de former des jeunes autistes, de leur donner une opportunité de travailler comme monsieur et madame Toutlemonde.
Un bilan humain très positif
Au cœur du mois de mars, Les Délices Bleus a soufflé sa première bougie. Humainement, le bilan va au-delà des espérances. Baptiste et son copain Adrien ont fait d’énormes progrès. « Baptiste était recroquevillé sur lui-même, il ne souriait pas, il ne parlait à personne. Aujourd’hui, il parle à tout le monde, il est beaucoup plus à l’aise avec les autres. Il va dans les magasins alors qu’il n’y avait jamais mis les pieds. » Même son de cloche chez Adrien : « Il se lève avec la banane, il a une vie normale, un travail, comme tout le monde. » Lui œuvre uniquement en cuisine. Baptiste, de son côté, passe une journée par semaine en salle. « Évoluer au milieu des clients est un véritable défi pour lui. » Tous les deux sont encadrés par Delphine, gérante, par Chloé en salle, et par Julien, le chef cuisinier. Le bouche-à-oreille a rapidement fonctionné. La cuisine « maison » à base de produits locaux est une valeur sûre du centre-ville dijonnais.
« Il faut faire encore plus pour atteindre les objectifs financiers »
Pourtant, à l’heure de faire le bilan, Delphine Jeauneau sait que les bons sentiments ne suffisent pas. Elle a besoin de plus de clients pour pérenniser son établissement. « Nous étions ouverts le midi uniquement, mais ce n’est pas suffisant. Désormais nous sommes ouverts trois soirs par semaine, les jeudis, vendredis et samedis. Il faut être clair, nous n’avons pas fait le chiffre d’affaires escompté sur la première année, les charges sont importantes et l’inflation pèse également. Depuis un mois et les ouvertures en soirée, nous sentons l’effet positif. Mais il faut faire encore un peu plus pour atteindre les objectifs financiers, et se donner le droit de poursuivre cette belle aventure. » L’offre s’étoffe aussi avec des plats à emporter.
Le chemin n’est pas si long : les Délices Bleus auraient besoin de deux ou trois repas de groupes par mois pour consolider la trésorerie. Et permettra à une charmante équipe de continuer à travailler.
Les Délices Bleus, 49 rue des Godrans – Plus d’infos sur leur page Facebook.