Le Super U qu’il vient d’agrandir à Arc-sur-Tille reste son point d’ancrage à la Bourgogne. Benoit Willot s’investit dans les instances nationales de l’enseigne et exploite deux autres sites en Alsace. Mais il est définitivement attaché à sa région d’adoption. Il a même d’autres cordes à son « Arc ».
Chez Système U, il est le président de la partie Est de la France : 5 milliards de chiffre d’affaires sur les 25 que produit le groupe, 220 magasins répartis sur un territoire qui va des Ardennes à la Savoie en passant… par la Lorraine.
Toujours adhérent et fidèle à son syndicat, l’ancien président de la CPME de Côte-d’Or a donc tourné la page du militantisme (hyper) actif pour se recentrer sur ses affaires. Un engagement qu’il résume dans un style très personnel : « S’investir pendant six ans, soit les limites dans le temps d’une présidence, c’est bien, mais il faut savoir passer à autre chose, ne pas rester pour de mauvaises raisons. »
Changement et transmission
Sa nouvelle vie passe aussi par l’Alsace. Benoit Willot a repris deux sites Super U à Colmar : un hypermarché de 5 000 m2 et un supermarché de 1 600 m2. Fin 2021, « dans un contexte d’urgence où il fallait protéger les salariés et les clients, répondre à des demandes gouvernementales… » Une histoire que tout le monde connait et qui se solde par un bilan nuancé, « avec un peu plus de chiffre d’affaires, mais des coûts induits plus lourds (…) Globalement, si nous n’avons pas trop souffert du point de vue économique, ce fut éprouvant pour les équipes. »
Ce temps de la reconstruction fut aussi celui de la transmission. En 2021, Benoit Willot a vendu à son directeur, le Super U de Sennecey-lès-Dijon : « J’avais un deal avec Julien Tallandier, il a commencé avec moi en 2011, à seulement 21 ans. » Juste retour des choses, comme ce fut le cas pour lui. L’histoire ne s’écrit jamais seule, elle doit toujours être portée par des parrainages et de la bienveillance. D’autant que cet hypermarché a mis quelques années avant de trouver son rythme de croisière. Il avait besoin, pour tenir bon, de l’énergie historique (pour ne pas dire financière), du vaisseau amiral, à Arc-sur-Tille.
Fidélité et investissement
Ce dernier vient justement de prendre un peu de surface, passant de 2 480 à 3 100 m2. En jeu, « le maintien du secteur non alimentaire, tout en apportant plus de fluidité à l’espace et en construisant une zone de produits frais optimale ». Avec 7 millions d’euros d’investissements à la clé. Le groupe que préside aujourd’hui Benoit Willot pèse une centaine de millions d’euros de chiffre d’affaires hors carburants (c’est comme cela que l’on compte dans le secteur de la GMS). Il emploie 400 personnes, dont un quart sur le site d’Arc-sur-Tille.
Le chef d’entreprise s’est intéressé un temps à d’autres projets sur Dijon. Mais, telle est la vie dans le monde des affaires, ils n’ont pas abouti. Alors, c’est à Arc qu’il s’investit avec Roger Martin Promotion (Vincent Martin et Raphaël Mercusot), dans le projet Arc Étoile, une zone d’activités nouvelle à la sortie de la ville, en direction de Mirebeau-sur-Bèze, sur un terrain d’environ 6 hectares.
Au lieu-dit de la Corvée du Dos d’Âne, ce dossier prévoit de réunir différentes activités de service (maisons notariale et médicale, restauration rapide, brico-jardinerie…), dans un environnement étudié, « ultra qualitatif en ce qui concerne l’approche paysagère ». Amateur de nos vins, né dans les Ardennes mais très attaché à sa région d’adoption, Benoit Willot a donc plus d’une corde à son « Arc ».