Au début du XXe siècle, trois frères mécaniciens quittent Beaune pour l’aventure américaine… Leur nom, Chevrolet, deviendra l’une des plus grandes marques automobiles des États-Unis. Ces « génies beaunois » sont à découvrir, avec une vingtaine d’autres, au musée des Beaux-Arts de la ville jusqu’à la fin du mois d’août. Immanquable.
👩🎨 Félix Ziem (1821-1911), premier peintre entré au Louvre de son vivant
Né à Beaune en 1821, Félix Ziem s’attache dans son oeuvre à traduire l’intensité des couleurs et de la lumière méditerranéenne, qu’il observe au cours de nombreux voyages. Honoré à plusieurs reprises de son vivant par le système officiel de reconnaissance artistique, il effectue de fréquents séjours à Beaune à partir des années 1880. Il offre ainsi cette harmonieuse marine à la Ville en 1883, en souvenir d’un grand banquet organisé en son honneur par les autorités municipales.
🎬 Étienne-Jules Marey (1830-1904), pionnier de la cinématographie
Précurseur du cinéma scientifique, le Beaunois Étienne Jules Marey est l’inventeur de la chronophotographie, méthode permettant de retranscrire par la photographie le déroulé d’un mouvement (humain, animal, objet). Dans l’exposition du musée des Beaux-Arts, on pourra notamment Décomposition du vol d’un goéland, une sculpture issue de ses travaux, qui représente les 20 phases successives du vol de cet oiseau marin, restituées telles qu’elles se présentent dans l’espace, à intervalles de temps réels, c’est-à-dire en imbrication complète. Ses images entre science et art ont influencé de nombreux artistes, dont Marcel Duchamp.
👸 Marie Favart (1833-1908), reine de la Comédie-Française
Pierrette Ignace Maria Pingaud nait à Beaune d’un père meunier à Marigny-lès-Reullée. Alors que son avenir s’annonce des plus modestes, son oncle Antoine Pierre Favart l’emmène un jour à l’Odéon voir une pièce de théâtre. C’est la révélation pour la fillette qui intègre le Conservatoire de Paris dès l’âge de 12 ans, puis la Comédie-Française en 1848 où elle commence sa carrière théâtrale sous le nom de Marie Favart. Surnommée « la reine de la Comédie-Française », elle s’affirme comme une grande actrice à travers de nombreuses tournées en France et à Londres. Après avoir quitté la Comédie-Française en 1880, elle continue sa carrière, et revient 8 fois jouer à Beaune, notamment en 1892 dans Mademoiselle de la Seiglière de Jules Sandeau et en 1894 dans Le Fils naturel d’Alexandre Dumas fils.
➗ Gaspard Monge (1746-1818), un mathématicien au Sénat
Fils d’un marchand ambulant, Gaspard Monge étudie au collège des Oratoriens de Beaune, puis à celui de la Trinité de Lyon. Cet enseignement lui permet d’acquérir une culture solide en mathématiques, géométrie, physique, chimie, droit et théologie. En 1764, il est remarqué pour un plan de la ville de Beaune qu’il dessine avec son camarade Eugène Fion. Il est alors engagé à l’École royale du génie de Mézières, puis nommé examinateur des gardes-marines. Favorable aux révolutionnaires, il devient brièvement ministre de la Marine en 1792, concourant à la création de l’École polytechnique. En 1796, Monge participe à la campagne d’Italie et y rencontre Napoléon Bonaparte, qu’il suivra dans ses expéditions napoléoniennes en Égypte. En 1799, resté fidèle à l’empereur, il est nommé sénateur, grand officier de la Légion d’honneur et comte de Péluse. Avant de tomber en disgrâce après la chute du Premier Empire en 1815…