Le pianiste beaunois Pierre-Alexandre Petiot a franchi l’Atlantique pour enregistrer New York Quintet, un CD qui lui ressemble, avec des pointures musicales qu’il avait déjà rencontrées à New York. Ce fou de blues et de boogie a réalisé son rêve américain, à sa façon, le verre à la main.
Pierre-Alexandre Petiot, « PAP » pour les intimes, est une figure de la scène régionale. Amoureux fou de la Bourgogne et des rythmes binaires, il promène son piano et ses doigts sur le clavier au gré des festivals et des événements qui célèbrent l’art de vivre entre les vignes. L’homme aime autant le vin que le boogie, le swing et la musique latino. Avant toute chose, ce presque quinquagénaire, né à Beaune, est intimement attaché à sa ville.
Made in Beaune
Ses voyages, il les fait déjà au contact de ses élèves. PAP a passé quelques années dans le réseau des écoles Yamaha en France et a travaillé sur différents concepts pédagogiques. Il a en lui le sens de la transmission et du partage, deux qualités qui font la réputation de son école, AMA musique. Cette année, il est le responsable des masterclass de piano de l’emblématique Festival de boogie de Laroquebrou dans le Cantal, une consécration.
Le boogie, encore lui, a conduit le musicien à croiser sur scène quelques célébrités comme Manu Dibango et Tonton David, mais surtout à savourer le rythme emballant de la vie artistique avec ses amis de tous les jours, comme le plus bourguignon des bardes, « le Gus » alias Patrick Gutrin, et à partager les aventures festivalières de cet autre fêlé beaunois du boogie qu’est Jean-Pierre Bertrand, à la Comédie du vin.
Régulièrement, Pierre-Alexandre est celui qu’on invite au piano pour réjouir les grands artistes de passage aux Hospices. Il ne se démonte pas non plus quand il s’agit de faire un bœuf avec Elodie Frégé dans le cellier du château du Clos de Vougeot. Le vin, en toute circonstance, n’est jamais loin de la musique.
Made in NY
Pierre-Alexandre Petiot a signé quelques CD et DVD, entre jazz et blues. Mais il n’avait pas encore eu l’occasion de poser sa griffe sur le sol originel de son art. C’est à New York, dans les studios du Samurai Hotel de Brooklyn, qu’il a enregistré un album fondateur avec son New York Quintet, formé quatre ans plus tôt à l’ombre de la « grosse pomme ». Avec deux Français basés à New York et Los Angeles, Chloé Perrier (chant) et Yvonnick Prené (harmonica) ; mais aussi le contrebassiste Philip Ambuel et le batteur Paul Francis, qui a accompagné Lady Gaga et Stevie Wonder. Rien que ça.
« Une équipe de choc », confirme Pierre-Alexandre. Le pianiste a embarqué dans l’aventure quelques pointures pour transformer l’essai : Dave Stoller pour l’enregistrement et Michael Marciano pour le mixage. L’album évolue quant à lui dans les paysages connus du musicien, entre swing, boogie, chanson, blues et latino. Le son est clair, les propositions sont apaisantes. Une atmosphère qui incite à déguster un verre de bourgogne les oreilles grandes ouvertes. C’est au domaine Evenstad, à Santenay, partenaire de son projet et dont les racines sont en Oregon, que PAP a choisi de présenter son CD ce vendredi 12 mai. Tout en faisant la promesse que le quintet franchira bientôt l’Atlantique en sens inverse. C’est une très bonne idée.