Permis de Bourgogne® : qui a inventé le tonneau en bois ?

Le Permis de Bourgogne® est l’ouvrage pédago-ludique qui permet d’apporter des réponses à 100 questions essentielles (mais pas forcément basiques) sur les vins de Bourgogne, de la conduite de la vigne à l’art de la vinification, jusqu’au palais du consommateur plus ou moins avisé. Cette semaine, la rédaction de DijonBeaune.fr teste vos connaissances sur l’origine du tonneau.

© Jean-Luc Petit / Bourgogne Magazine

Si le tonneau est né en Gaule, il ne fut sans doute pas destiné d’emblée à la conservation du vin, mais fut cependant utilisé dès le premier siècle de notre ère pour transformer le moût en vin. Avec la victoire de Jules César sur Vercingétorix, la culture de la vigne s’imposa sur le Pagus Arebrignus (l’actuelle côte bourguignonne), pour satisfaire la consommation des Eduens et des Lindons romanisés, peuples de longue date pétris de grande culture, aussi sophistiquée que celles des Grecs et des Romains, donc consommateurs de vin, comme l’atteste la découverte du vase de Vix. 

Une viticulture romaine de haut niveau, attestée par les travaux de Pline, Virgile et Columelle, agronomes latins, rencontra ici, sur le Pagus Arebrignus, le génie œnologique gaulois initié grâce au fameux tonneau réalisé avec les bois issus de  nos magnifiques forêts, popularisées par les druides, chantées par les bardes… 

On continua bien sûr à faire circuler le vin romain, au sucre résiduel important, et aromatisé, dans les amphores, mais l’apparition du vin vinifié en tonneau s’imposa progressivement et initia un nouveau vin : le vin naturel, c’est-à-dire un vin sans sucre résiduel et sans aromates. Ainsi, jusqu’à la chute de l’Empire romain, en 476, on vit cohabiter en Gaule septentrionale l’amphore et le tonneau, mais seul ce dernier perdurera avec la prise en charge par les moines bénédictins d’un vignoble qu’il fallait reconstruire et qui, rapidement, prospéra à nouveau, pour devenir bien plus tard ce vin de « climat » que la Bourgogne a fait classer au patrimoine mondial de l’Unesco. Ainsi naquirent ici, sur le Pagus Arebrignus, dont Beaune fut le centre viticole, « la viticulture de lieu », la viticulture de « climat » et, grâce au tonneau, un nouveau vin, le vin naturel…

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🍇 Permis de Bourgogne, Dominique Bruillot et Jacky Rigaux, édité par Studio.Mag, 12,50 euros.