« Hep sommelier ! » est de retour sur DijonBeaune.fr. Régulièrement, des sommeliers de la région vous donneront leurs trucs et astuces sur le vin. Cette semaine, Christophe Menozzi vous donne son avis de professionnel sur le rosé piscine. Après avoir lu cette chronique, vous ne mettrez plus de glaçons dans votre rosé.
En tant que professionnel, oui, les glaçons dans le rosé, c’est pêché. On peut l’expliquer par le fait que lors des grandes migrations de l’été, le rosé va couler à flots. Il est vrai que certains rosés affichent un volume d’alcool élevé qui peut faire peur. Après l’après-midi à la plage puis au resto, le vin rosé s’invite souvent sur la table pour vous rafraichir.
Parfois, il est servi en dessous de 10°C. Mais bien souvent, nous n’avons pas immédiatement ce côté rafraichissant. Ceci est dû à une salivation très importante dans votre bouche provoquée par une sensation de faim et une volonté de plaisir du moment partagé. Votre réflexe sera alors de demander des glaçons. Quand vous les ajouterez dans votre verre, plusieurs réactions néfastes vont s’enchainer : la dilution et la perte d’alcool, la diminution de l’acidité qui va rendre sa structure plate et qui ne jouera plus son rôle de salivation, et donc la diminution de l’intensité de goût des produits que vous allez manger.
Le rosé est une matière vivante que le vigneron a chouchouté pour vous, alors ayez une petite pensée pour lui. Si le volume d’alcool vous fait peur, le domaine de la famille Pugibet en Languedoc réalise une gamme de vin appelée « Plume » qui ne dépasse pas les 9° d’alcool. Il est vrai que pour le personnel de la salle, c’est pêché, mais pour un sommelier c’est l’extrême-onction. On pourrait en écrire des pages mais dans tous les cas, le client est roi.
➡️ Durant sa carrière de sommelier, Christophe Menozzi a obtenu plusieurs distinctions : meilleur sommelier de Franche-Comté, meilleur sommelier par Gault & Millau, meilleur sommelier de Suisse, Maître Sommelier de France…
Le saviez-vous ? version rosé
🇫🇷 La Provence est la première région de France à produire du rosé, soit 40% de la production nationale. D’ailleurs, 90% de la production viticole provençale est dédiée à cette couleur.
😱 En 30 ans, le vin rosé a pris une telle envergure qu’il est désormais autant consommé que le blanc et le rouge en France.
💪 Toutes les régions surfent sur la vague et souhaitent produire leur rosé. De mémoire, il y a 30 ou 40 ans, ils étaient synonymes de souvenirs d’apéro. C’était la carte postale avec le rosé de comptoir et le rosé de camping. Tout cela a bien changé aujourd’hui. Certains d’entre eux entrent parviennent même à se faire une place dans la famille des grands vins.
🌟 Les Français ne sont pas les seuls à se passionner pour la Provence et sa douceur de vivre, son climat, son soleil, sa cuisine et sa grande bleue. De nombreux domaines ont été plébiscités par des stars comme John Malkovich, Ridley Scott, Georges Lucas, Bon Jovi ou encore Brad Pitt, tous propriétaires de domaines viticoles et producteurs de leur propre rosé. Depuis peu, une ancienne gloire du rugby devenu vigneron produit un rosé qui se vend à 200 euros la bouteille. Une somme complètement dérisoire. Là, il faut m’expliquer !
💸 Parlons budget ! Avec le rosé, chacun pourra trouver chaussure à son pied avec une entrée de gamme aux alentours de 6,5 à 9,5 euros (évitez le cubi à 2 euros le litre, il gratte !). Les rosés classiques se situent entre 10 et 17 euros, les cuvées signatures de 18 à 25 euros et les cuvées prestiges à partir de 26 euros.