Licenciés, dirigeants, bénévoles, personnalités : en Côte-d’Or, ils sont nombreux à défendre les valeurs de l’ovalie. Vigneron de renom à Vosne-Romanée, Bruno Clavelier était aussi un demi de mêlée talentueux, avant de revenir au CS Nuiton pour entrainer les jeunes et les séniors.
Le rugby, vous êtes tombé dedans dès votre plus jeune âge…
C’est multigénérationnel chez nous. Mon grand-père Clavelier a été cofondateur du club de Nuits-Saint-Georges. Mon père, mes oncles y ont joué, mes cousins, mon frère, et moi bien-sûr. Aujourd’hui, mon fils y joue, même ma fille s’y est essayée ! Le rugby, vous savez, c’est souvent une histoire de famille. La transmission prend tout son sens dans le monde de l’ovalie, où les valeurs affectives, morales, ne sont pas galvaudées.
Vous avez connu la belle époque du rugby de clocher !
La notion de « rugby de clocher », elle a disparu au fil du temps. Parfois, pour pratiquer à haut niveau, il faut s’expatrier. Ce fut mon cas, je suis allé jusqu’à Lyon, à La Voulte (Ardèche). Mais à chaque fois, j’avais plaisir à revenir à Nuits-Saint-Georges, pour rendre ce qu’on m’avait appris, ce qu’on m’avait donné. À la fin de ma carrière de joueur, je suis revenu entrainer les jeunes et les séniors au CS Nuiton. Des derbys, j’en ai vécu ! Ce sont souvent des histoires d’anciens qui alimentent la ferveur de ces confrontations. Mais le côté mental dans le rugby, c’est un tiers de la performance. C’est un sport de combat, on a besoin de se raccrocher à quelque chose pour avancer. Alors ces histoires de rivalité, on s’en sert pour préparer son équipe. Les anciens se souviennent des Nuits vs Beaune, des Dijon vs Genlis, des Montchanin vs Le Creusot. C’était des matchs uniques !
Malgré les rivalités, ça se finissait toujours autour d’un verre ?
Ah, la troisième mi temps ! Le rugby véhicule des valeurs d’amitié très fortes. C’est un sport qui rapproche les hommes, et tout cela se concrétise en fin de match. Pendant la troisième mi-temps, on fête une victoire ou on recrée du lien après une défaite. Même au plus haut niveau, les entraîneurs savent lâcher du lest pour une petite fête qui va renforcer les liens dans le groupe. Alors quand en plus vous êtes en Bourgogne, avec les produits que l’on connait, cela devient une évidence. La vertu des vins de Bourgogne n’est-elle pas de rapprocher les gens ? Comme le rugby…
Comment expliquez-vous cette proximité entre le rugby et le vin ?
Le rugbyman est au contact de la terre, du pré, comme le vigneron quand il est dans ses vignes. C’est un sport de tous les temps : qu’il pleuve, qu’il vente, on y va. C’est ça aussi le quotidien du vigneron. Ça fait partie du jeu et du métier à la fois. Il y a beaucoup de grands joueurs qui ont racheté des vignes en guise de reconversion. Le plus bel exemple c’est Gérard Bertrand, l’ancien capitaine de Narbonne et du Stade Français, qui est aujourd’hui un des plus gros vignerons français. Il retrouve dans le métier beaucoup de valeurs du rugby. C’est tout sauf un hasard.
Dans le cadre de la Coupe du monde de rugby 2023, DijonBeaune.fr donne la parole à des licenciés, dirigeants, bénévoles et personnalités de l’ovalie en Côte-d’Or.
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