Après 5 ans de travail, Anthony Thibert publie son nouveau livre intitulé Monographie historique : Morey-Saint-Denis, une histoire millénaire. L’ouvrage de 494 pages sera présenté à la Saint-Vincent tournante les 27 et 28 janvier 2024. On vous dévoile quatre anecdotes sur ce village de la Côte de Nuits…
Connu mondialement pour ses vins, Morey-Saint-Denis cache pourtant bien d’autres trésors et mystères sous ses parcelles. Anthony Thibert, employé communal et membre de l’association des Amis du patrimoine de Morey-Saint-Denis, s’est plongé dans le passé étonnant de cette commune de moins de 700 âmes. « Je suis arrivé à la mairie en 2018. L’année suivante, je finissais d’écrire mon précédent livre généalogique sur la commune de Charette-Varennes (Saône-et-Loire) que j’ai présenté à l’ancien maire de Morey, Gérard Tardy. Pour plaisanter, il m’a dit qu’il ne me restait plus qu’à écrire celui sur Morey. Maintenant, c’est chose faite ! », explique ce passionné de généalogie.
À l’aube de la 80e Saint-Vincent tournante et après plus de 5 ans de travail, Anthony Thibert publie une véritable encyclopédie de ce village de la Côte de Nuits. Cet ouvrage de 494 pages compile des anecdotes historiques (parfois cocasses), les personnalités et familles de la commune, et une légende qui fait la fierté de ses habitants. On vous dévoile quatre anecdotes !
1. Morey et les Chevaliers du Tastevin
Avec 5 grands crus (Bonnes Mares, Clos de la Roche, Clos des Lambrays, Clos Saint-Denis et Clos de Tart) et 20 premiers crus, le vignoble de Morey est l’un des plus titrés de la Côte de Nuits. L’un des plus prisés, aussi : le domaine du Clos de Tart appartient à François Pinault (Artémis) depuis 2017, et le domaine des Lambrays à Bernard Arnault (LVMH) depuis 2014. Avant d’être détenu par l’homme le plus riche de France, ce dernier fut notamment la propriété de Camille Rodier, cofondateur de la confrérie des Chevaliers du Tastevin.
En 1938, la famille Rodier vend le domaine à Renée Cosson qui accueillera pendant la Seconde Guerre mondiale un certain Hansi, caricaturiste alsacien recherché par les Allemands. Fasciné par la confrérie des Chevaliers du Tastevin et les valeurs qu’elle partage, il deviendra lui-même chevalier et dessinera la page de garde du livre d’or des Lambrays, les diplômes des membres ainsi que l’étiquette du Clos des Lambrays de l’époque.
2. Morey-Poupon
Kendrick Lamar, Jay-Z, Kanye West … Des centaines de rappeurs américains ont cité la moutarde Grey Poupon de Dijon dans leurs chansons. Un véritable succès que l’on doit à ses créateurs Maurice Grey et Auguste Poupon, habitant de Morey-Saint-Denis.
3. Qui dit passion, dit procès
Amour, jalousie, procès… Voici la recette d’un scandale du XVIIIe siècle. À l’époque, un certain Pierre Raudot, médecin, débarque d’Avallon pour épouser sa promise Catherine Amiot, Morétaine de souche. « Présent depuis 13 générations, Amiot est le nom de famille le plus ancien de la commune », précise Anthony Thibert. Pierre Raudot a failli ne pas épouser sa belle Catherine, faute d’une relation tumultueuse avec l’une de ses patientes : Marguerite Rameau. Jalouse et perfide quand son amant lui avoue son mariage avec Catherine, elle décide de crier à qui veut l’entendre qu’elle porte son enfant.
Le scandale éclate dans le village et le père de la jeune fille porte plainte contre le médecin, allant même jusqu’à exiger sa mort. Heureusement pour le médecin d’Avallon, l’argent peut résoudre bien des problèmes. Il s’acquitte alors d’une amende de 1 200 livres et épouse finalement sa douce à Morey-Saint-Denis. Délaissée, Marguerite Rameau ne restera pas dans l’histoire. À l’inverse de son oncle, Jean-Philippe Rameau (1683-1764), compositeur et théoricien de la musique.
4. La légende des Loups
Préfacé par l’historien et maire de Gevrey-Chambertin Christophe Lucand, l’ouvrage d’Anthony Thibert aborde également la série de procès qui toucha la commune de 1634 à 1799. Ce qui valut le surnom de Loups aux habitants. « Morey-Saint-Denis et la commune voisine de Saint-Philibert se disputaient un terrain de 25 hectares. Alors que la famine touchait la région, le village de Morey décida de planter sa première récolte sur la parcelle. En signe de vengeance, les habitants de Saint-Philibert aurait envoyé leur troupeau de vaches pour manger la précieuse moisson. Furieux, les Morétains auraient alors décimer le troupeau », relate l’auteur. À l’occasion de la prochaine Saint-Vincent tournante les 27 et 28 janvier prochains, l’artiste local Babic a sculpté deux loups en référence à cette légende qui fait la fierté de ses habitants (voir photos ci-dessous).
📚 Monographie Historique : Morey-Saint-Denis, Anthony Thibert, 494 pages, 50 euros. Disponible à la mairie de Morey aux horaires d’ouverture, au stand de la Saint-Vincent tournante 2024 devant l’école maternelle ou par téléphone au 06 03 08 94 80