Tour à tour professeur, compositeur ou créateur d’événements musicaux, le célèbre trompettiste dijonnais revient à ses premiers amours avec Thierry Caens joue Cyrano, un nouvel album où il interprète 15 BO du cinéma français, accompagné par l’Orchestre national Avignon-Provence. Un voyage où la musique réveille des images de films gravées en nous, idéal pour un cadeau de fin d’année.
« Je suis gourmand de toutes sortes d’aventures, et je compare souvent ma vie à un (grand) banquet pour déguster et découvrir les mille et une saveurs proposées. Je vis ma vie d’artiste avec curiosité et appétit, toujours dans l’espoir de le partager dans la joie, avec le plus grand nombre », annonce Thierry Caens sur la page d’accueil de son site internet. Il est vrai que le musicien dijonnais a touché à tout dans sa carrière internationale. Notamment à la musique de film, lui qui a joué la partie de trompette solo de plus de 50 bandes originales.
Cyrano en mode mineur
En 1990, quelques jours après la naissance de son premier fils, il enregistre celle du film Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, en partie tourné à la Maison Millière à Dijon. Une musique de Jean-Claude Petit multirécompensée depuis. « Ma rencontre avec ce compositeur, qui était aussi l’arrangeur de Claude François, Mort Shuman ou Gilbert Bécaud, a été essentielle pour la suite de mon parcours. C’est lui qui a souhaité utiliser la trompette pour incarner le personnage flamboyant de Cyrano. On a travaillé ensemble pour choisir la tonalité, à savoir un sol mineur pour montrer sa complexité, avec une couleur brillante, mais aussi des nuances plus noires ou nostalgiques », précise le trompettiste dijonnais. Sur plus de 11 minutes, c’est ce Concerto de Cyrano qui ouvre le dernier album de Thierry Caens et lui donne son titre. Entre deux envolées cuivrées, on se plait à revoir dans sa tête le virevoltant Gérard Depardieu en cape et en épée incarnant à merveille le cadet de Gascogne tombé amoureux de sa cousine Roxane.
Cosma, Bolling, Legrand et les autres
Pour le reste, Thierry Caens a souhaité faire figurer les grands compositeurs qui ont marqué sa vie de cinéphile, en les représentant chacun par une bande originale sortant souvent des sentiers battus. Ainsi, pour Georges Delerue, plutôt que la musique césarisée du Dernier Métro, il préfère nous faire découvrir la ballade guillerette et tendre de Des Pissenlits par la racine, un film mineur de Georges Lautner réalisé en 1964 avec Louis de Funès. De même pour Michel Legrand, le compositeur des iconiques chansons des Parapluies de Cherbourg, dont il reprend ici le thème moins connu de La Cave se rebiffe de Gilles Grangier. D’un morceau à l’autre, le trompettiste dijonnais nous fait voyager dans le cinéma français populaire des années 1960 à 1980. Sur un air de Vladimir Cosma, on revoit Philippe Noiret en Alexandre le Bienheureux, campé dans son lit avec son tuba ; la BO de Borsalino signée Claude Bolling nous entraine dans les pas de Belmondo et de Delon ; La Chanson d’Hélène (avec la voix parlée de Lambert Wilson) de Philippe Sarde et Jean-Loup Dabadie nous transporte dans le tragique des Choses de la vie de Claude Sautet…
Au final, cet album est une belle promenade rétrospective, libre et sentimentale, où Thierry Caens nous raconte en musique 15 images indélébiles du cinéma français. En attendant la sortie l’an prochain d’un deuxième CD, Thierry Caens joue La Strada, dédié aux musiques de films internationaux cette fois.
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