À ne pas confondre avec un moine, le chanoine est un membre du clergé souvent associé à un chapitre d’une cathédrale. Le chanoine dijonnais Félix Kir a prouvé que le profane et le sacré peuvent aussi bien se lier que le cassis et l’aligoté.
Le terme « chanoine » renvoie aux notions de « règle » et de « loi ». Historiquement, les chanoines sont des membres du clergé attachés à un chapitre d’une cathédrale, d’une collégiale ou d’une église, suivant une règle de vie particulière. La Bourgogne, comme d’autres régions d’Europe, était le foyer de nombreux chapitres de chanoines, comme la cathédrale Saint-Lazare d’Autun et la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay. Ils participent activement aux cérémonies liturgiques, dirigent des activités pastorales, et, parfois, assument des rôles administratifs essentiels.
Aujourd’hui, il existe deux principales catégories de chanoines : les chanoines réguliers et les chanoines séculiers. Les premiers vivent en communauté selon une règle monastique. Les seconds, bien que liés à une église, mènent généralement une vie plus indépendante et ne prononcent pas de vœux religieux.
Du chœur à la politique
Dans la cité des ducs de Bourgogne, une figure énigmatique a émergé, brouillant les frontières entre la robe pourpre du vin et la soutane immaculée. Issu d’une famille modeste, Félix Kir est né à Alise-Sainte-Reine en 1876. Ordonné prêtre en 1901, il devient chanoine de la cathédrale de Dijon. Poussé dans l’arène mouvementée de la politique, il trouve un nouvel autel où proclamer sa foi, la mairie de Dijon.
Quelques esprits bien-pensants se sont interrogés sur la justesse de ce mélange entre le sacré et le profane. Mais pour le chanoine Kir, il n’y avait là qu’une seule et même vocation : servir sa ville bien-aimée et ses concitoyens. En tant que maire de Dijon, il a déployé une énergie inépuisable pour élever sa cité au rang des grandes métropoles. Il est d’ailleurs à l’origine de la construction du lac artificiel qui porte son nom.